Je lis dans cet article du Monde :
"Là où le système dévie, c'est dans l'activité fébrile sur des produits dérivés qui ne crée pas de valeur. Les différents intervenants qui rachètent des contrats à terme au cours de leur durée de vie dans un but de spéculation pure, n'ajoutent aucune valeur. Il n'y a pas de création de richesse. C'est un jeu à somme nulle dans la mesure où deux intervenants qui ne sont ni producteurs ni consommateurs d'un produit, prennent des positions opposées sur un prix futur."
La création de valeur dans la "spéculation" est évidente : c'est la liquidité. L'assurance pour les acheteurs / vendeur, de pouvoir se procurer le produit. La spéculation se fait à toutes les échelles de temps, de la minute, à la journée, en passsant par les années. Quand ont crée une entreprise on spécule, on "achète" la production future d'un produit dont rien ne dit qu'il se vendra.
Le problème n'est pas là. Le problème c'est quand le spéculateur joue 10 fois 20 fois ou 50 fois ce qu'il n'a pas, et que quand il gagne il spolie autrui sans avoir la garantie de pouvoir payer quand il perd, forçant sa faillite ou son renflouage par la collectivité, quand il a joué avec le bien collectif.
Si on mise ce qu'on a et que l'on perd, on ne spolie personne, on a pris un vrai risque, avec ses biens présents ou à venir (on peut miser une part raisonnable de ce qu'on peut espérer gagner dans le futur). Mais si on mise 50 fois ce que l'on a, qui va payer ? Qui va rembourser les dégâts ? L'Etat ? La collectivité ? C'est sérieux ? Qui ne connaît pas le problème des joueurs de poker surrendettés qui ne se referont jamais, et qui finissent assassinés au milieu du saloon ?
Le problème est donc bien le ratio > 1 des Banques (qui jouent avec un ratio de 10 fois, voire plus, la "garantie" de 90% de l'argent en circulation, alors que cette garantie ne leur appartient pas en plus !), ce qui nous renvoie au système monétaire, aux règles comptables, au ratio des fonds propres par rapport au risque pris.
Par ailleurs, il devrait être interdit aux Banques de profiter d'un dépôt de client A pour prêter avec levier à B, sans l'accord de A, et sans un partage direct des bénéfices attendus. Après tout c'est bien A qui sert de caution à la Banque pour prêter, alors que l'argent de A n'appartient pas à la Banque !
Que la Banque ait les compétences pour juger de la fiabilité de B pour lui prêter, et le savoir faire pour assurer le service financier associé au prêt, soit, mais sans l'argent de A, la Banque ne peut pas effectuer l'opération. A est donc apporteur d'affaire, et doit être rémunéré pour cet apport.