Depuis 2002, le groupe néerlandais combine influences classiques et sons métalliques. En 2007, son quatrième album, « The Divine Conspiracy », succédait à deux très bons opus. Aujourd’hui, le groupe livre une version encore plus orchestrale de son dernier disque accompagné de reprises du répertoire classique et de bandes originales. Explications en compagnie du cogneur de fûts Ariën van Weesenbeek.
Peux-tu nous dire comment a été reçu votre précédent album, « The Divine Conspiracy » ?
Ariën Van Weesenbeek : Nous n’avons pas eu beaucoup de critiques négatives. Tous les fans ont apprécié ce disque et beaucoup de gens ont remarqué que j’essayais d’apporter quelque chose de différent par rapport au batteur précédent d’Epica. C’était important pour moi d’essayer de proposer ma propre vision à ce niveau-là.
Que pensais-tu du groupe avant de le rejoindre ?
En fait, quand j’ai vu pour la première fois le vidéo-clip de « Phantom Agony », j’étais assez dubitatif. Mais, très vite, Epica a eu de bons papiers dans l’ensemble de la presse européenne. J’ai donc rapidement compris que c’était une formation talentueuse. Personnellement, j’aime beaucoup le death metal et les instruments de base qui vont avec : basse, batterie et guitare. En revanche, je n’étais pas du tout familiarisé avec les claviers, les orchestrations ou les chœurs au sein du heavy metal. Quand j’ai rejoint Epica, j’ai donc adapté mon jeu de batterie et j’ai retrouvé la même énergie que dans le death metal. Aujourd’hui, je suis complètement familiarisé avec le style de la formation. En fait, je ne pensais pas jouer ce style à mon jeune âge, 28 ans, mais, en fin de compte, c’est le cas aujourd’hui.
Comment s’est déroulé la tournée qui a suivi la sortie de « The Divine Conspiracy » ?
Ma première vraie tournée avec Epica a eu lieu aux Etats-Unis en septembre 2007. Auparavant, je n’avais joué que dans des festivals d’été avec eux. Après notre tournée américaine, nous avons donné trois gros concerts avec des effets pyrotechniques et toute une mise en scène et, à ce moment-là, j’ai rejoint définitivement le groupe. Ensuite, nous sommes allé en Amérique du Sud. A São Paulo, au Brésil, la foule étai t complètement dingues… C’était absolument incroyable de voir tous ces fans du groupe. Je devais me pincer le bras pour réaliser quelle chose incroyable c’était.
Comment est né le projet « The Classical Conspiracy » ?
L’organisateur d’un festival à Budapest (Hongrie) nous a proposé de participer à une série de concerts qui avait lieu un week-end dans une grande salle réservée aux matchs de Hockey (ndlr : The Miskolc International Opera Festival). L’année précédente, le festival avait accueilli Therion. L’idée est d’inviter un groupe de metal qui doit arranger ses morceaux pour qu’ils puissent être joué par un orchestre classique. Notre bassiste, Yves Huts, et notre claviériste, Coen Janssen, se sont donc attelés à la tâche. Ils ont rajouté au tracklisting d’un set standard d’Epica des bandes originales de films, Star Wars, Pirates des Caraïbes, Spiderman…, et des pièces extraites du répertoire classique. Ils ont écrit les partitions pour l’orchestre et nous avons répétés en juin de l’année dernière. C’était un projet très enrichissant et les musiciens avec qui on a travaillé étaient vraiment très impliqués. Epica a déjà mis en place un projet similaire que l’on retrouve sur le DVD « We Will Take You With Us » (2004) mais « The Classical Conspiracy » est plus abouti, les chansons sont vraiment explosives.
De quelle façon as-tu adapté ton jeu de batterie à ce répertoire ?
J’ai essayé de ne pas taper trop fortement sur ma batterie car j’avais l’orchestre derrière moi. En fait, j’étais enfermé dans une espèce de cage en plexiglasse car je faisais beaucoup de bruit (rires). J’ai essayé de laisser de l’espace pour toutes les parties instrumentales, en étant à l’écoute des musiciens et pas en jouant naturellement, sans me soucier de ce que les autres vont faire. Durant tout le concert, je me trouvais juste à côté du chef d’orchestre et je pense que l’on a fait un très bon boulot d’adaptation. En plus, nous n’avions droit qu’à une seule prestation, nous n’avions pas le droit à l’erreur. Tout le monde était très très nerveux. Je me souviens que sur le premier titre que l’on a joué, mes épaules étaient totalement bloquées (rires). Puis, les choses se sont progressivement mises en place et tout le monde s’est décontracté. C’était de la pure adrénaline. Puis, l’accueil du public a vraiment été très encourageant.
Quelles difficultés d’adaptation du répertoire classique ou des bandes originales avez-vous rencontrées ?
Le choix des morceaux n’a pas été très dur. La partie la plus compliquée du projet a été d’adapter tout ce répertoire à notre style métallique. Par exemple, il fallait essayer de rendre des musiques de films plus agressives.
Quelle va être la prochaine étape pour Epica ?
Nous sommes en train de travailler sur un nouvel album au studio Gate à Wolfsburg (Allemagne) avec le producteur Sascha Paeth. Si l’on devait décrire l’ambiance de ce prochain disque, on pourrait dire qu’il y a aura une atmosphère plus sombre. Il sera un peu différent de « The Divine Conspiracy », plus dur et extrême, à priori. Il devrait sortir en septembre ou octobre de cette année mais il nous reste encore pas mal de travail !
Propos recueillis par Laurent Gilot & Elvira Santa
Photo : DR
Epica, The Classical Conspiracy (Nuclear Blast/Pias)
Sortie le 8 mai 2009
www.epica.nl
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