Le pollen est de retour avec son
florilège de manifestations allergiques..les victimes du fameux rhume des foins sont aujourd'hui quatre fois plus nombreuses qu'il y a trente ans..
Près de 20% des Français sont touchés par des réactions allergiques dues aux pollens.
La météo y joue un rôle décisif puisqu'elle intervient dans le déclenchement de la pollinisation, la quantité de
pollen produit et le transport des grains dans l'air.
Il faut noter que la situation météorologique la plus propice à la libération et à l'éparpillement des pollens est
une journée très ensoleillée, sans précipitation, avec des températures élevées et un vent modéré.
Les saisons de pollinisation varient selon les espèces végétales, les régions, les années et les conditions météorologiques.
En France, la pollinisation hivernale a généralement lieu de mi-janvier à avril dans le sud et de fin janvier à mai dans le nord : elle concerne les arbres et arbustes.
Une deuxième période de pollinisation se produit du milieu du printemps à l'été avec un décalage de 3 à 5 semaines
entre le Nord et le Sud du pays. C'est la saison des graminées, du plantain, des pariétaires sur le pourtour
méditerranéen et de l'oseille dans le Nord.
Certaines espèces végétales, telles que le châtaignier, le tilleul, les herbacées ou l'ambroisie, libèrent leur pollen de l'été à la fin de
l'automne.
Qu'est-ce que le pollen ?
Le grain de pollen est l'élément reproducteur microscopique produit par les organes mâles des plantes.
Les pollens déplacés par le vent contiennent certaines protéines qui agissent comme de
puissants allergènes et peuvent sensibiliser les quelques 20 % de la population héréditairement prédisposés...
Il semble qu'un minimum de deux saisons soit nécessaire à la sensibilisation de l'organisme.
L'allergie pollinique apparaît le plus souvent entre huit et vingt ans, mais continue à se manifester ensuite pendant des années, puis s'atténue
généralement après la soixantaine.
Lorsque ce grain pénètre dans l'organisme par les voies respiratoires, il peut provoquer une vive réaction du système immunitaire.
L'allergie aux pollens des arbres, plantes, herbacées et graminées, est appelée pollinose ou rhume des foins.
En période de pollinisation, les grains de pollen sont émis en très grande quantité car la probabilité d'atteindre la fleur femelle est très faible.
Un pied d'ambroisie, par exemple, peut produire 2,5 milliards de grains en une seule saison.
Les pollens provoquent des affections d'apparence sans conséquences graves, mais elle peuvent être parfois sévères, voire invalidantes :
rhinites, écoulement souvent abondant et obstruction nasale,
conjonctivites avec larmoiement, démangeaisons,
oppression thoracique ou respiration sifflante, asthme, avec diminution du souffle,
fatigue, maux de tête, manque de concentration ou d'attention lié à un sommeil perturbé par la rhinite,
manifestations cutanées avec aggravation de certains eczémas, plus rarement œdèmes et urticaires.
Les allergies aux pollens peuvent sévir de février à septembre. La pollinisation est plus ou moins précoce selon les régions.
Alors comment éviter les allergies ?
Pour éviter au mieux les
risques d'allergie, il existe plusieurs astuces à connaître...
Evitez de rouler les fenêtres ouvertes, surtout à la campagne,
Si vous tondez la pelouse, protégez vos voies respiratoires avec un masque par exemple. Les grains de pollen cassés par la tondeuse sont davantage
allergisants.
La quantité de pollens dans l'air est plus faible le matin. Privilégier les sorties de bonne heure plutôt qu'en
milieu ou fin de journée. De même, pensez à aérer votre maison à ce moment là.
On n'y pense pas toujours mais les cheveux sont des nids à pollen. Si vous avez passé une journée à la campagne, lavez-les avant de vous coucher.
Evitez de placer votre lit trop près de la fenêtre.
Privilégiez les vacances au bord de la mer.
Toutefois, les pollens ne sont pas tous allergisants. Pour provoquer les symptômes d'allergie, les grains de pollen doivent disposer de substances
reconnues comme immunologiquement nocives pour un individu donné.
De plus, ils doivent atteindre les muqueuses respiratoires. Les pollens les plus allergisants sont donc ceux transportés par le vent et non par les
insectes !
Cyprès, bouleau, chêne, frêne, platane, charme et olivier sont les principaux arbres émettant des pollens
allergisants.
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) est chargé d'étudier le contenu de l'air en particules biologiques et de mesurer leurs
conséquences sur la santé.
Parmi ces particules biologiques, les pollens et les moisissures sont les principaux facteurs des allergies respiratoires.
Le RNSA mesure les taux polliniques en France grâce à une cinquantaine de capteurs spécifiques.
Les données métrologiques (pollens et moisissures) sont complétées par des données cliniques et des prévisions météorologiques fournies par Météo-France.
Les analystes du RNSA déterminent ainsi pour une zone donnée le ou les principaux taxons (pollens correspondant à une famille botanique) et le risque d'exposition allergique aux pollens chiffré
de 0 (nul) à 5 (très fort).
Le
saviez-vous?
Un bel ensoleillement entraîne un déclenchement précoce de la pollinisation,
Un hiver froid avec épisodes de gel retarde la croissance des plantes et le début de la pollinisation.
La pluie empêche la libération des
pollens et leur dispersion par le vent.
Un vent modéré maintient les grains en suspension dans l'air et favorise leur concentration