De l'égalité de traitement entre les candidats...
Pas facile d'être membre d'un jury. Comme pour les sélectionneurs au football (n'est ce pas cher Aimé Jacquet), il y a toujours quelqu'un pour critiquer vos choix. Heureusement, à la nouvelle star, le public vient à l'aide du jury puisque le public fait une présélection. Et pourtant, même le vote du public ne peut assurer l'égalité de traitement entre les candidats. Car la production et le jury peut fortement influencer le public qui vote.
Cela est vrai pour tout jeu médiatique. Même dans une élection politique, le traitement médiatique réservé à tel ou tel candidat peut faire pencher la balance à sa charge ou en sa faveur. Je me rappellerais toujours une interview de Jean Marie Le Pen où celui ci, attaqué de tous front par des journalistes du service public, passait plus pour une victime que pour un bourreau. D'ailleurs, le traitement médiatique de Jacques Chirac par les guignols de l'information ont permis, dit-on, à notre mangeur de pomme national de devenir président.
Dans la nouvelle star, c'est un peu la même chose. La production fait un peu la pluie et le beau temps au niveau des candidats. Mardi soir, certains des candidats qui sont apparus au prime, étaient presque inconnus du public, tandis que d'autres avait eu les faveurs des cameras pendant les émissions précédentes. Les rires et les larmes intéressent parfois plus les caméras que le talent réel des candidats.
De même, le jury n'est pas totalement impartial. Tandis que dans une compétition normale, le jury s'efface pour juger la prestation des candidats, dans la nouvelle star, le jury participe lui aussi au show. Lio s'effondre tandis qu'André Manoukian s'énerve. Philippe Manoeuvre s'interroge tandis que Sinclair s'émeut. Bref, ils joue la comédie dans un semblant de désaccord un peu exagéré avant de tous tomber dans les bras l'un de l'autre, dans une espèce d'union fraternelle assez artificielle. Pire, ils émettent des avis très tranchés, parfois assassin, sur les candidats, qui ne peuvent manquer d'influencer le public. L'enthousiasme témoigné mardi soir par le jury après la prestation de Camélia Jordana m'a quelque peu gêné. Son interprétation de "quelqu'un m'a dit" n'avait pour moi absolument rien d'exceptionnel en comparaison des autres candidats. En quoi la standing ovation du jury était-elle justifiée ? Pouvait-on réellement comparer une jeune fille de 16 ans à Barbara, surtout quand on connait le lourd vécu de cette dernière ? Calélia Jordana meilleure interprète que Carla Bruni (Sarkozy) ? Peut être, mais il ne faut pas oublier que notre première dame est aussi l'auteure de la chanson - dont le rythme repose sur une maitrise très fine de la langue française. A ce titre, Carla mérite tout de même un plus grand respect : on ne peut pas dire que Carla miaule quand elle interprète sa propre chanson...
Bref, le monde médiatique des crochets télévisés est parfois tout aussi cruel et injuste que le monde réel... (et toi, Olivier, qui adore les émission de télé réalité, t'en pense quoi au juste ?)