Interrogé par la journaliste d'une télévision allemande dans la ville d'Aquila partiellement détruite suite à séisme de forte amplitude, Silvio Berlusconi, président du conseil italien, a déclaré au sujet des milliers de sinistrés dont certains ont perdu parents et maisons : « Il ne leur manque rien, ils ont des soins médicaux, de la nourriture chaude... Bien sûr, leur abri actuel est tout à fait provisoire mais justement, il faut prendre ça comme un week-end en camping.»
A un autre moment, il a plaisanté devant des sinistrés : «Allez à la mer. C'est seulement à une heure de route d'ici et il y a plein d'hôtels qui sont à votre disposition et payés par l'Etat». Avant d'ajouter: «Mettez de l'écran total !»
Cet homme est l'homme des formules-chocs. N'est-ce pas lui aussi qui avait affirmé : « Barack Obama est plus bronzé que moi ». Et comme il ne recule devant aucune goujaterie, c'est aussi ce Silvio Berlusconi-là qui a préféré passer un quart d'heure l'oreille accrochée à son portable plutôt que de serrer la main d'Angela Merkel, première ministre d'Allemagne qui accueillait ses hôtes à l'occasion du sommet de l'OTAN. D'ailleurs de guerre lasse, elle a levé la main en signe de dépit et est rentrée dans la salle de congrès laissant en plan le premier des ministres d'Italie.
Il parait que les Italiens raffolent de ce démagogue souvent en goguette. Son parti vient d'absorber l'ancien parti néofasciste et compose ainsi une droite dure, musclée, laquelle n'hésite pas à manier le vulgaire et le trivial. Je rapporte ce dialogue paru sur www.lepost.fr :
Le décor : 2 avril 2009, G20, Londres, conférence de presse en présence de plusieurs dizaines de journalistes. Silvio Berlusconi cède la parole à son ministre de l'Economie et des Finances Giulio Tremonti, en ces termes: « Je donne la parole à Tremonti qui va vous dire des trucs géniaux ».
Le ministre se sent obligé de rebondir sur la pique: « Généralement dans ces sommets ce sont les sherpas qui travaillent beaucoup, nos assistants, les ministres énormément, et très peu les chefs d'État... Ici à Londres ça a été le contraire, nous les ministres n'avons rien fait alors que les chef d'Etats faisaient tout, travaillaient et s'applaudissaient en privé, entre-eux ».
Le problème est que le Cavaliere tient à avoir le dernier mot: « En contrepartie vous pouviez passer vos journées aux chiottes ». Ce n'est plus Berlusconi, c'est Berlusconnerie !