« L’espoir des survivants des Abruzzes »
Je voulais me joindre comme beaucoup de Belges solidaires de nos amis Italiens à la souffrance des victimes et à cette impensable désolation de la province d’Aquila, car il faut être sur place pour préjuger, en tout cas les premières impressions des rescapés ne sont pas autant élogieuses à l’égard de l’autorité qu’on pourrait le croire, il y a de profondes lacunes dans les secours organisés par le gouvernement Italien et l’aide européenne, qui une nouvelle fois n’aura pas rempli sa mission et mis en place les dispositifs d’urgence pourtant malheureusement sur son propre territoire.
"Je ne suis pas du tout satisfaite de l'organisation" des secours, dit également Mme Pezzopane, présidente de la province d’Aquila. "Il manque encore des tentes, pas parce que les sauveteurs travailleraient de manière non professionnelle, mais parce qu'il manque un plan adéquat contre de telles catastrophes".
Certains rescapés disent en colère et craignent pour la gestion de l’aide internationale: "vous voyez, ici, il ne faut pas donner de l’argent car l’aide internationale ne doit pas tomber entre les mains des hommes politiques locaux. Vous avez compris, ils vont tout voler. Il vaut mieux distribuer cette aide à chaque famille directement."
Certains rescapés n'avaient mercredi, trois jours après la catastrophe, d'autre choix que la débrouille et attendaient, sans trop y croire, l'aide des autorités dont 8.500 secouristes sur place.
"C'est dur, très dur. On vient juste de nous donner ces tentes mais il n'y avait rien dedans, on a dû retourner dans notre maison prendre des matelas. On nous a aussi promis des toilettes chimiques mais on ne voit rien venir. Pour ne rien vous cacher, on va aux toilettes là-bas derrière les arbres".
"Nous étions informés et alertés sur les secousses sismiques depuis trois mois"
"Même si les chercheurs disent que l'on ne peut pas prévoir les séismes, nous savions que les Abruzzes se trouvent dans une zone d'activité sismique. Mais les bâtiments ne sont pas construits de façon à résister aux tremblements de terre".
Le terrible séisme qui s’est produit de la nuit de dimanche à lundi dans les Abruzzes au centre de l’Italie dans la province de l’Aquila, compte un lourd bilan qui pourrait approcher les 300 morts avec une trentaine de personnes encore portées disparues ce jeudi matin et un nombre de 1.170 blessés dont 179 dans un état grave, les espoirs de retrouver des survivants sont pratiquement réduits à néant.
Un véritable tableau apocalyptique avec 17.772 personnes qui ont passé leurs nuits dehorsdans les 2.962 tentes fournies par les autorités ou dans les centaines de voitures qui remplissent les parkings de la ville d’Aquila.
La critique de la gauche italienne sera très sévère à l’égard du "Cavaliere" Silvio Berlusconi omniprésent sur le terrain, mais impuissant d’agir pour son pays.
D’après l’avis du chef du gouvernement Silvio Berlusconi de la droite du Peuple de la liberté, les aides d’assistance européenne n’ont pas été demandées parce que jugées non nécessaires, l’Italie est assez fière de pouvoir régler les problèmes par elle-même, cela ne semble pas être l’avis des rescapés au nombre de 28.000 sans-abri qui viennent de passer plusieurs nuit sous tente dans de mauvaises conditions liées au froid de la nuit et à l’inconfort de la situation, le sous-équipement est bien mis en évidence par les habitants infortunés et sans moyens, sinon que très rudimentaire.
Mais Silvio Berlusconi qui a refusé toute aide étrangère après le séisme se dit prêt depuis mardi à accepter celle de Washington pour restaurer le patrimoine culturel endommagé, les habitants sinistrés de la région des Abruzzes passent pour lui bien après les questions d’ordre matériel, un deuxième scandale sur l’évaluation de la situation après avoir conseillé aux rescapés du tremblement de terre des Abruzzes hébergés provisoirement sous des tentes de "prendre ça comme un week-end en camping", mais l’attente peut durer plusieurs mois.. !
Il faut donc en déduire que l’aide et les secours ne sont pas suffisants et cela sous les regards incrédules des organismes internationaux, l’UE ( le budget annuel du Fonds de solidarité de l'UE pour les catastrophes naturelles est d'un milliard d'euros, l’Italie avait bénéficié dans des circonstances similaires de 47,6 millions d’euros en 2003), l’ONU (même la chanteuse Italienne Madonna a fait un don d’un demi million d’euros) qui étaient prêts immédiatement à réagir pour envoyer des équipes et du matériels de secours supplémentaires, les fonds internationaux sont cependant largement suffisant pour reconstruire la zone sinistrée dont l’estimation gouvernementale avoisinera le 1,3 milliards d’euros.
La présidente de la province italienne de L'Aquila, Stefania Pezzopane, membre du parti démocrate de gauche, a pourtant déjà lancé un appel à "l'aide internationale" pour la phase de reconstruction après le séisme de lundi, car où trouver les fonds nécessaires à la reconstruction, le soutien de Rome ne sera probablement pas suffisant, il faudra aussi compter sur l'étranger", poursuit cette membre du Parti Démocrate (gauche).
L'ensemble du territoire italien, qui s'étend sur plusieurs plaques tectoniques, est fortement exposé aux risques de tremblements de terre qui ont déjà frappé en 1980 la Campanie (centre) et le Basilicate (sud), faisant 2.916 morts et 20.000 blessés dans la région de Naples ; les séismes les plus meurtriers de 1908 (le détroit de Messine, dans le sud du pays) avaient fait environ 95.000 morts et celui de 1915 déjà dans la région des Abruzzes avait fait 30.000 morts, pourquoi depuis un siècle l’Italie n’a pas consolidé des plans de construction soumis à l’épreuve des séismes réguliers pour protéger sa population, en 2009 aucune disposition n’est toujours pas prise.
Un beau pays comme l’Italie en proie constante devant les trop fréquents séismes et sans mesure draconienne des gouvernements successifs, il n’y a qu’une chose à dire: « Stupido Berlusconi… ! ». Une fois de plus ce sera la générosité des gens qui le fera à la place du gouvernement !