Le régime cubain, tout révolutionnaire qu’il soit, ne constitue pas, à mon sens, un exemple à suivre.
Même si, en quarante années, le niveau de vie, les conditions sanitaires et le degré de scolarisation ont fait des énormes bonds en avant, il n’en demeure pas moins que Cuba emprisonne ses prisonniers politiques, ses délinquants d’opinion, ses journalistes critiques et ses syndicalistes.
Par ailleurs, la peine de mort y est toujours en vigueur. La dernière exécution capitale a envoyé dans les limbes trois jeunes cubains accusés de terrorisme parce qu’ils avaient détourné un bateau pour fuir l’île …
Il n’empêche que l’embargo américain, qui perdure malgré la chute du mur de Berlin et des républiques dites socialistes, nuit gravement aux droits économiques, sociaux et culturels des résidents de l’île aux cigares.
Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, mais ce n’est pas le centre de mon propos.
Le dernier Gauchebdo rapporte l’existence sur le marché suisse d’un cola alternatif, un cola « de gauche » : le tuKola, une boisson produite à Cuba qui explique, sur son site internet, pourquoi il est mieux que les autres :
Parce qu’il s’agit d’un produit équitable et soutenable. Parce qu’il garantit un développement économique respectueux de l’homme, de l’environnement et des traditions. Parce qu’il n’exploite pas les travailleurs. Parce qu’il n’emploie pas de main-d’œuvre enfantine.Parce qu’il est anti-impérialiste et révolutionnaire. Parce qu’il ne tue pas, il ne kidnappe pas et il ne torture pas. Parce que ce n’est pas une multinationale. Pourquoi? Parce que c’est tuKola.
Pour tout ce qui concerne les droits humains, une lecture de la page d’Amnesty international suffira à convaincre quiconque en douterait que ceux-ci ne sont pas rigoureusement – c’est un euphémisme – garanti dans l’île des grandes Antilles.
Pour ce qui concerne le respect environnemental, on ne peut que se demander s’il est vraiment responsable de faire voyager depuis l’autre bout du monde des canettes de boisson gazeuse, juste pour offrir une alternative au très impérialiste cola étasunien qui, lui, peut se vanter – et ne s’en prive pas – de fabriquer ses produits à partir de concentrés avec de l’eau locale. tuKola, contacté par téléphone, ne cache pas avoir fait un choix : « La motivation politique était prioritaire sur la motivation écologique. »
Un « altercola » qui place au premier rang de ses priorités des intérêts « politiques » et relègue au second plan les droits humains et l’écologie n’a, à mes yeux, rien de gauche. C’est juste une petite offensive économique anti-Yankee et l’occasion d’encourager ceux qui ne buvaient plus ces produits hypercaloriques pour des raisons « de gauche » à s’y remettre.
En définitive, le business « révolutionnaire » n’a rien à envier au business « tout court » et cela me navre.