Autant l’avouer tout de suite, j’ai un faible pour le club espagnol de Villarreal, invaincu sur son terrain en Ligue des Champions. Sans doute parce que Villarreal n’est pas un club de football ordinaire.
Quand le grand club de la ville voisine de Valence (1 million d’habitants) et au bord de la faillite, Villarreal (49 000 habitants) mטne une vie tranquille de club qui refuse de vivre au-dessus de ses moyens.
A part le franחais Pirטs, l’essentiel du groupe est composי de travailleurs יmigrיs venus d’Amיrique du Sud. Perpיtuant une tradition ancrיe dans ce club, les footballeurs de Villarreal vont chercher leur paye, en fin de mois , au guichet du stade.
Lא bas on vous rappelle avec dיlectation qu’il y a quinze ans les anciens percevaient leur salaire, en liquide et א la quinzaine, en attendant en file indienne, dans la rue adjacente au stade de Madrigal א la maniטre des ouvriers saisonniers.
Comparיs aux autres grands clubs europיens, qui fonctionnent plutפt א la maniטre des bandits-manchots, le club de Villarreal reproduit plutפt le modטle des restaurants du coeur.
Je lis dans le journal l’Equipe que, l’an prochain, les primes des joueurs ne leur seront pas versיes. Elles serviront א compenser le manque א gagner de ce club atypique qui a dיcidי l’entrיe gratuite au stade pour tous les chפmeurs de la rיgion de Castellon.
Villarreal ne gagnera peut-ךtre pas la Coupe d’Europe. Mais cette incarnation du football citoyen a dיjא gagnי mon estime.