L’actualité nous donne quotidiennement une lecture multiple d’événements plus ou moins " naturels " comme des pacifistes en tenue de clowns au G 20 et des casseurs masqués prenant d’autres quartiers comme terrain de manoeuvre, un séisme dans les Abruzzes aux conséquences dramatiques et " les miracles " des solidarités bienvenues et des survies dans les décombres du sinistre.
Cette lecture dialogique du quotidien , sans doute éternelle connaît parfois des moments de grâce, des entre-deux oů l’esprit se repose de ces extręmes pour trouver " la reliance " proposée par Edgar Morin. Trouver et admettre l’inhumanité dans l’humanité de la condition humaine, voir et mettre en oeuvre la volonté contre le fatalisme et la neutralité morale.
Patrick Viveret dans une intervention, il y a quelques mois ŕ Dieulefit ( Drôme), terre de protestantisme et de protestataires, terre oů s’illustrčrent des " justes " aux heures noires de l’Etat français, Patrick Viveret décrivait notre époque comme caractérisée par une opposition entre " des coopérateurs ludiques et des guerriers puritains ". Cette double face trouve une illustration délibérée avec " Sans vains voeux pieux ", l’épouvantail-mascotte de ce Blog Les Ateliers d’Algebrista.
Ce nouvel article, n’est pas l’article de la mort mais la tentative d’illustration d’une autre conception , d’un autre regard sur le réel, une sorte de 3éme mi-temps du match " coopérateurs ludiques contre guerriers puritains ", avec les rčgles du marché, cette 3éme mi-temps réunit les protagonistes avec les ingrédients plus ou moins sophistiqués de ce " tiers-temps pédagogique ". Des chips industrielles aux cakes bio ( olives vertes, tomates séchées et farine de petit épeautre) et autres mets sophistiqués artisanaux ou "traiteurs".
" Sans vains voeux pieux ", épouvantail mi-clownesse ( par distanciation de la tragédie initiale) , mi- bachi-bouzouk ( mercenaire belliqueux par nécessité économique), pose lŕ le " tout contre ", le distinct et non-séparable proposé par Gilles Deleuze. Sachant combien cette référence irrite les détracteurs de l’intellectualisme qui fait son retour dans un paysage oů il serait de bon ton de " ne pas se prendre la tęte " pour rester disponibles ŕ la Pub. La condition humaine mobilise parfois - plus en son stade supérieur du rčgne animal - des outils conceptuels plus élaborés que chez les amibes et plus avant chez d’autres primates mammifčres amis.
Ce nouvel article sur ce Blog, rédigé avec vue sur le Ventoux encore enneigé, aprčs Pétrarque, il mobilise une autre référence littéraire, celle d’Alfred Jarry datée de 1903 " La Passion considérée comme course de côte ".
L’ESS et ses coopérateurs ludiques trouvent racines dans des univers et des convictions diverses et leur passion commune pour mettre plus d’humanité dans ce monde de brutes, n’a d’égale que ce caractčre d’épreuve ŕ l’issue incertaine, celle de la course de côte, avant la grande descente ou l’ascension éternelle, c’est selon...
Alors que Paris- Roubaix va mettre les pavés ŕ l’honneur, les coopérateurs ludiques choisiront sans doute l’humour et les guerriers puritains feront sans doute encore plus " la Une " des médias que les premiers. En ces temps de compétitivité exacerbée, les pacifistes dérangent car ils sont en position clé pour reconsidérer la richesse, avec la coopération dans tous ses états.
Juste avant la condamnation ŕ mort, ( la petite mort) prélude ŕ la rédemption, cette approche métaphorique de la passion ( amoureuse de la vie) , veut servir le renouvellement de la Décennie de Culture de Non-violence et de Paix de l’Unesco 2010-2020 avec les 20 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant qui se préparent activement dans le contexte internationalisé des élections européennes et d’une " crise mondiale du développement ". Pour le développement, pour une course de côte, le choix du braqué est déterminant, mouliner cette passion est gage de réussite, il restera nécessairement, avec les sueurs ( froides, tičdes et chaudes), quelque chose de l’exercice, le processus de transformation. Au passage la stčle de Tomy Simpson (juillet 1967) invite ŕ faire attention au régime alimentaire.
Suite ŕ l’Appel de Rennes, des Assises Nationales de l’Education seront les hôtes de l’Hôtel de Ville de Paris le 6 juin prochain. Nous y retrouverons les Droits de l’Enfant ( www.dei-france.org), l’ESS et quelques coopérateurs ludiques déguisés en guerriers puritains et réciproquement, une forme nécessaire de répétition du Carnaval de Venise ou des animaux supérieurs, dont l’auteur de ces lignes espčre l’humaine et salutaire créativité pacifique. L’humour y étant la politesse des désespérés, et, la désespérance un puissant moteur de créativité pas nécessairement belliqueuse.
L’épreuve ne sera peut-ętre pas vaine, le robuste épouvantail " Sans vains voeux pieux " des Ateliers d’Algebrista en attestera avec son habituelle ambivalence, le possible et le réalisable.