Retransmis mardi 7 avril sur Arte, ce documentaire tente de comprendre les mécanismes qui régissent l’industrie agro-alimentaire. Et le bilan est assez sombre : déséquilibre grandissant entre Nord et Sud, exploitation à outrance des ressources naturelles, industrialisation des systèmes de production…
Les images viennent compléter l’argumentaire : des tonnes de pain jetées à la déchetterie, des serres à pertes de vue, une charrette tirée par un cheval à côté d’un 4x4 climatisé. Et l’intérêt du documentaire réside là, nous montrer les contradictions de cette industrie. En 2006, les productions agricoles pouvaient nourrir 12 milliards d’individus pouvaient. Pourtant, des centaines de personnes continuent de mourir chaque jour de malnutrition.
Les pays riches, Europe et Etats-Unis en tête, subventionnent à tout va afin de soutenir leur secteur agricole. En 2006, 349 milliards de dollars de subventions ont été versées aux agriculteurs des pays riches. Résultat, on assiste à une destruction de l’économie agraire dans les pays du Sud. A Dakar, on trouve des produits agricoles européens trois fois moins chers que des produits locaux.
Les pays du Sud les mieux armés tentent de résister. Le Brésil est devenu le premier exportateur de soja au monde. Depuis 1975, la forêt vierge brésilienne a perdu l’équivalent de la surface de la France et du Portugal au profit de champ de soja ou d’exploitation animalière. Le soja est principalement exporté en Europe afin de nourrir nos bétails. De l’autre côté, les paysans sans terre se retrouve à mourir de faim.
Ce documentaire a un goût amer car on se rend compte finalement que l’on fait parti de ce système et qu’en ne réagissant pas, on le cautionne. Qui ne mange pas des légumes d’été en hiver ou qui n’est pas content de manger de la viande à moins de trois euros le kilo ? En moyenne, un Européen mange cinq kilos par an de légume qui ne sont pas considérés de saison. Ce sont les pays de l’hémisphère Sud qui les cultive pour nous tandis que leurs marchés nationaux demeurent mal approvisionnés.
Vincent Paes
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