Magazine Politique

L’audiovisuel extérieur de la France, un modèle introuvable ?

Publié le 09 avril 2009 par Pslys

L’audiovisuel extérieur, c’est la voix de la France dans le monde. La France, qui n’est jamais en reste en matière d’affichage d’ambition dont on ne se donne pas vraiment les moyens, entend faire bonne figure en face des poids lourds de l’information mondiale. Avec cet objectif qui se décline comme un cliché : créer une CNN « à la française ».

Pour bien faire, on a créé un holding unique regroupant la télévision francophone TV5Monde, la Radio internationale RFI -la seule radio mondiale francophone diffusant en 19 langues, et à présent France 24. Un holding présidé par Alain de Pouzilhac et dirigé par Christine Ockrent, compagne du ministre des affaires étrangères. Ce holding n’était d’ailleurs pas tout à fait du goût des partenaires de TV5, la Belgique, la Suisse, et le Canada, qui se sont alarmés de voir leur chaîne se perdre « dans une usine à gaz franco-française ».

Quant à notre CNN à la française, c’est donc France 24, dont le capital était jusqu’à cette semaine détenu à parts égales par TF1 et France Télévisions. D’un côté, TF1, qui n’est pas la petite chaîne qui monte, mais la grosse chaîne qui descend. Et de l’autre côté France Télévisions, c’est le holding public, celui qui a perdu ses recettes publicitaires et dont le budget dépend désormais notamment d’une taxe versée… par TF1!

Comme décidément rien n’est simple au pays de la French CNN, ou plutôt de la CNN à la française, les deux actionnaires ont revendu leurs parts. Un comité d’entreprise extraordinaire de la chaîne française d’information internationale France 24 a rendu hier vendredi un avis favorable à la cession des titres détenus par TF1 et France Télévisions à la holding « Audiovisuel extérieur de la France » -en attendant une dénomination un peu plus glamour.

Ce fut là une bonne affaire. De source syndicale, on apprend que TF1 et France Télévisions toucheront deux millions d’euros chacune, et s’engagent à la fourniture de programmes à France 24 sur sept ans: France Télévisions fournira des programmes d’actualité pour un montant d’un million d’euros par an, et TF1 fournira des images d’archives pour 800 000 euros par an en ce qui concerne la chaîne proprement dite et 900 000 euros en ce qui concerne la chaîne Eurosport, filiale de TF1. Il est vrai que TF1 avait placé la barre très haut, demandant 90 millions d’euros pour se retirer du capital de France 24, avant de rabattre ses prétentions à 2 millions, après de longues négociations.

Damner le pion aux grandes chaînes internationales, une chère ambition

Mais ce n’est pas vraiment l’argent qui manque, même si la télévision, c’est cher, surtout lorsqu’elle affiche l’ambition de damner le pion aux grandes chaînes internationales, les CNN, Fox News ou BBC World. Lors de la session consacrée au Projet de loi de finances pour 2009, en novembre dernier, le sénateur Joseph Kergueris rappelait que certes la France consacre à peu près le même montant, de l’ordre de 300 millions d’euros, à l’audiovisuel extérieur que ses principaux partenaires et concurrents, comme la BBC pour le Royaume-Uni ou la Deutsche Welle pour l’Allemagne, mais que la dispersion des opérateurs français génère des doublons importants.

Il faut ajouter que la progression des financements consacrés à l’audiovisuel extérieur, ces dernières années, est allée à France 24, lancée en décembre 2006, au détriment des autres opérateurs de l’audiovisuel extérieur, comme TV5 Monde et RFI.

Le rapport pointait enfin un écart croissant entre les financements accordés aux opérateurs de l’audiovisuel extérieur par rapport à ceux de l’audiovisuel public national (qui s’élèvent à 2,8 milliards d’euros en 2008). L’écart est de un à presque dix. Est-ce raisonnable à l’heure de la mondialisation?

<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:”Cambria Math”; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:1; mso-generic-font-family:roman; mso-font-format:other; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:0 0 0 0 0 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-unhide:no; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:”"; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:”Arial”,”sans-serif”; mso-fareast-font-family:”Times New Roman”; mso-bidi-font-family:”Times New Roman”;} .MsoChpDefault {mso-style-type:export-only; mso-default-props:yes; font-size:10.0pt; mso-ansi-font-size:10.0pt; mso-bidi-font-size:10.0pt;} @page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} –>

Par Françoise Benhamou | Professeur d’économie à Paris


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pslys 98 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines