Le nombre de prisonniers politiques n’a cessé de croître, et nous estimons que la junte en détient plus de 2100.
Les premiers procès à huis clos et dans le cadre des prisons ont commencé, les premières condamnations lourdes ont été prononcées.
Les prisonniers de Génération 88 refusent de comparaître enchaînés, se considérant comme prisonniers politiques.
Même si les autorités birmanes ont libéré 9002 prisonniers récemment, il n’y avait parmi eux que 10 prisonniers politiques dont le plus ancien détenu, u win tim
Selon les prisonniers récemment libérés, les conditions de détention sont toujours aussi abominables : torture, isolement, absence de soins médicaux…
L’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi a été renouvelée
et elle se prépare à la contester devant les tribunaux par l’intermédiaire de son avocat qu’elle a enfin pu rencontrer.
Les monastères sont sous surveillance étroite et constante des services de renseignements de l’armée et de nombreux moines ont été défroqués et renvoyés dans leurs villages d’origine, tandis que
plus de 80 restent détenus.
Le passage du cyclone Nargis a dévasté le sud du pays et la situation y reste sérieuse, avec des risques graves de déplacements forcés de population et de famine.
Les ONG internationales et les media ont été confrontés à l’obstruction systématique des autorités pour apporter de l’aide ou informer sur la situation.
Le comédien Zargana et d’autres qui avaient tenté d’apporter nourriture et aide ont été arrêtés et sont toujours emprisonnés.
La presse et l’internet restent muselés et les sites d’informations des Birmans en exil ont été victimes d’attaques sans précédent au moment de l’anniversaire des manifestations des moines et du
20° anniversaire de la NLD (principal parti d’opposition)
Pendant cette catastrophe, le SPDC (gouvernement) a tenu début mai un référendum sur une nouvelle constitution, référendum qui s’est déroulé dans des conditions qui n’avaient rien de
démocratique.
La Constitution a été approuvée par plus de 92% des votants et servira de base aux élections qui devraient se tenir en 2010 conformément à la «feuille de route en 7 points», sans participation de
l’opposition ni des partis ethniques.
Les groupes ethniques et notamment les Karens dans l’est du pays continuent de subir les agressions de l’armée et de ses milices, entraînant de nombreuses violations des droits humains :
déplacement forcé, travail forcé, viols, destruction de récoltes, sanctions collectives…
Et pendant ce temps, le Myanmar a signé la Charte de l’ASEAN, qui comporte un important volet sur le respect des droits humains que ce pays ne fait rien pour respecter, criant même devant
l’Assemblée générale de l’ONU à l’ingérence étrangère et à l’iniquité des sanctions économiques ciblées prises par l’Union européenne et d’autres Etats occidentaux.
SOURCE DE CE DOCUMENT AMNESTY INTERNATIONAL.