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Toponymie d'un Vigneron

Publié le 09 avril 2009 par Irene
Je connais un boucher qui s’appelle Lebœuf, un menuisier qui s’appelle Dubois et un dénommé Petitpas, chorégraphe de son état. Mais j’ignorais qu’il y avait un M. Vigneron chez Ackerman. Benoît Vigneron, en l’occurrence, né il y a trente-trois ans dans le vignoble. Statistiquement, 20 % de nos patronymes seraient issus de noms de métiers. Benoît Vigneron affirme qu’il n’y a aucun lien entre son nom prédestiné et sa vocation. Il n’a d’ailleurs pas commencé par le vin, mais par un métier de bouche. Sa soif de découverte l’a d’abord conduit au Chili, dans le désert d’Atacama, puis au sud, en Patagonie, comme chef de cuisine. Il y a retrouvé un œnologue français avec lequel il aimait, après un Pisco Sour, marier les saveurs du Pacifique avec les vins du Nouveau Monde. L’appel du fleuve royal le ramena sur le coteau de Dampierre-sur-Loire, où il a d'abord repris le restaurant Les Pêcheurs. Parmi ses spécialités, la matelote d’anguille au saumur-champigny, qu’il aime toujours préparer. De temps en temps, il ne dédaigne pas un petit silure grillé avec un saumur rouge.
Responsable des plannings de production des vins à fines bulles dans les caves Ackerman-Rémy Pannier depuis trois ans, il planifie désormais les conditionnements des vins en accord avec les œnologues et les cuvistes, coordonne les étapes de transformation : remuage, dégorgement, habillage, jusqu’à la validation des commandes. Le chaînon manquant entre l’équipe commerciale et l’équipe de production des pétillants, en somme. Non content de restaurer une vieille maison dans le vignoble de Saumur-Champigny (près de la ferme d’Aunis !), il a aussi acquis une petite parcelle de vigne au pied du château de Brézé : « Un clos privé de dix rangs dont je tire 800 bouteilles de rosé avec différents cépages du Val de Loire. Je laisse macérer une journée avant de presser, puis je mets en fût directement. C’est l’occasion de vendanger en famille ! » Le X Noir, qui, dixit, « plaît aux femmes », il le conseille « avec des fouées aux garriguettes du Val de Loire ». Une alliance qui fonctionne aussi avec un Royal Rouge, « plus masculin ». Pas de jaloux. Et de citer Rabelais : « Le jus de la vigne clarifie l’esprit et l’entendement ». Dont acte.

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