Le Vestiaire n’avait pas prévu d’écrire ce soir. Le Bayern, Delgado et Christian Jeanpierre en ont décidé autrement.
42e minute, Thierry Henry inscrit le 4e but. Cela fait une bonne centaine de secondes que Christian JP a adressé son amical salut à l’ensemble de l’Olympique Lyonnais. Sans le savoir, et sans l’accord de Jean-Michel Larqué qui se régale à démonter Altintop quand c’est Oddo qui est hors-jeu. Christian est le spécialiste foot, c’est en tout cas ainsi qu’il s’est présenté mardi soir chez Morandini. Chacun y a pensé lorsqu’il a lancé son « 1-0 pour le Bayern ! » mais les génies sont souvent abscons. OL et Bayern, même combat. Mais surtout mêmes combattants avec des couteaux de dinette. Barcelone a certes une grande équipe, peut-être la meilleure de tous les temps, son jeu est évidemment fabuleux à voir, Thierry Henry est tellement fort qu’il doit probablement songer à faire ses adieux à l’équipe de France après chaque entraînement, mais ce n’est pas une raison suffisante pour taire la vérité. Darcheville aurait-il eu moins d’occasions que le Bayern ? Christian ne le sait pas, mais il a quand même annoncé un portrait du buffle qui rit dimanche dans Téléfoot.
Lell ou la cuisse
Lyon et Munich défendent plus mal qu’un relégable espagnol. Là où Cris et Boumsong avaient enchanté le public d’interventions sanguinolantes, là où François Clerc avait pleinement honoré le flair de Domenech, Brenno et Lell ont fait encore mieux. Fin février, on craignait à l’avance la rencontre entre Grosso et Messi. Les rencards arrangés de longue date n’ont pas que du mauvais. Lell, lui, s’est invité au dernier moment. Il faut croire que la Bundesliga ne forme plus d’Allemands qui au moindre petit pont font sauter la rivière Kwaï. Demichelis a eu le temps de se rappeler qu’il n’a jamais été défenseur avant d’intégrer la très belle défense du Bayern voici deux ans. Avec bonheur, pas plus tard que samedi dernier contre le Wolfsburg de l’ancienne terreur du Mans Grafite. Et Van Bommel a d’excellents souvenirs à Barcelone, mais pas beaucoup puisqu’un an suffit pour comprendre que PSV et haut niveau ne sont pas totalement synonymes.
JP paie
Christian est un visionnaire. Le Bayern sort d’une branlée face un club qui s’appelle Wolfsburg, qu’une rumeur persistante annonce comme victime du PSG, même Lyon leur a mis deux buts, il n’hésite pourtant pas à braver les interdits : “On le sentait Jean-Michel que ça pouvait mal tourner pour le Bayern.”
Chrisitian sait faire preuve d’humanité quand il faut. Henry démonte la gueule du gardien allemand lors d’un face à face, prend même le temps de suivre le ballon des yeux puis simule tranquillement une blessure: “Henry s’est blessé je crois, regardez il lève bien les jambes pour éviter le gardien, et là il prend les crampons dans l’abdomen.” Puis Titi se relève par miracle, pas Butt qui ne se souvient pas que Henry a cherché à l’éviter. La mare de sang qui provient de son aorte lui joue probablement des tours. Astorga prend quand même de ses nouvelles : “Henry s’est relevé, ça va.”
Enfin Christian, au delà de sa maîtrise de l’espagnol de fin de banquet : “Muchas gracias, muchas gracias”, veut rappeler à ses patrons qu’il est pas payé à rien foutre, du coup il a mangé ses tapas assis mais était bien au stade à midi : “Guardiola a fait travailler les coups de pieds arrêtés à midi”. Avant d’ajouter que “Guardiola a fait travailler les coups de pieds arrêtés à midi” puis que “Guardiola a fait travaillé les coups de pieds arrêtés à midi”. Ca s’appelle la conscience professionnelle.
Pendant ce temps-là, les projecteurs du Camp Nou donnaient à Ribéry des faux airs de Benzema. Les footings sans ballon le mettent aussi de mauvais humeur. C’est pas beau de jouer la diva, mais c’est encore plus moche de jouer avec Ottl. Et si la Ligue des Champions, c’était pas vraiment un groupe avec Lyon ou le Bayern ? Et si le Vestiaire l’avait dit ?