Quelque chose d’antique dans le rouge de ces voutes, thermes improbables à l’éclairage blafard. A Pompéï on paierait pour visiter la ruine. A Paris on paie pour l’emprunter, pour se déplacer et transiter entre lignes de métro et lignes de RER. Tous les soirs je regarde cette voute lépreuse, le béton sale sous le carrelage disparu, les trainées d’infiltrations, noires, blanches, ou d’un dégradé immonde entre les deux, tristesse glauque digne d’un reportage photo du Monde 2 dans une ancienne république soviétique, ou de l’abandon cubain. Mais non. C’est Paris, le centre du Grand-Paris qui attend ses gestes architecturaux mobilisant les plus grands cabinets d’architectes du monde. C’est la station Auber, dans laquelle on peut mesurer la justesse de l’inusable “charité bien ordonnée commence par soi-même”, quand on se souvient de la campagne pour la propreté lancée par la RATP, mais qui finalement ferait plutôt penser à un hôpital qui se foutrait de la charité ;-)
Jean-Paul Chapon