Effluves de kérosène

Au nom de la mobilité et de la flexibilité. Il y a des gens qui doivent se déplacer jour après jour entre Lausanne et Berne. Ils pendulent même lorsque la machine se détraque et que des pluies diluviennes font s’ébouler la ligne de chemin de fer qui relie, comme un cordon ombilical, leur domicile et leur boulot. Dans ce cas, ils pendulent plus longtemps : partent plus tôt et rentrent plus tard à la maison. Mais ils continuent à prendre leur train, sans rechigner, comme de bon petits travailleurs qu’ils et elles sont.

A contrario, quand Samuel Schmidt vient regonfler le moral des troupes de l’UDC vaudoise, la pendule se transforme en hélice. Attention, pas en hélice d’une très écologique éolienne qui produirait de l’électricité, mais en hélice d’hélicoptère qui consomme un maximum de kérosène.
Pour son excursion électorale, le choix du ministre de la défense s’est porté sur un Super Puma, un énorme joujou de initialement développé par l’Aérospatiale capable de promener 25 personnes, mais engloutissant entre 500 et 800 litres de kérosène à l’heure.

Franchement, pour venir voir ses huitante petits camarades vaudois, le conseiller fédéral aurait pu choisir une solution un peu plus économique et écologique que le mastodonte français. Le train par exemple. Car Berne, n’est pas plus loin pour M. Schmidt que pour les pendulaires.