Jean-François Probst, qui fut secrétaire général du groupe RPR du Sénat auprès de Charles Pasqua, Président de ce même groupe, avant de conseiller le premier ministre Alain Juppé, oeuvra ensuite auprès de Jean Tiberi. Retiré désormais de la vie politique, il est consultant international en communication et paraît sur le site Bakchich.
Il a accordé le 27 mars une interview à ce site où il parle tout d’abord du cas Pérol et dont vous trouverez la vidéo là.
J’en ai extrait la fin, qui rejoint un peu ce que j’avais rapporté la semaine dernière des propos de Claude Guéant :
« En tout cas, je vois un lien, moi, avec le mécontentement des Français, pas seulement vis-à-vis de la nomination de Monsieur Pérol, mais vis-à-vis de toute cette salade niçoise de sub-primes, de stock-options, de bonus, de primes de départ, de retraites-chapeaux, vous savez pour le petit Français, c’est blanc-bonnet, bonnet-blanc. On est toujours en train de comparer avec la crise de 29, avec les crises financières ou économiques genre 93, non ça va être 1830 ou 1848, c’est-à-dire l’explosion populaire, ou même plus proche de votre génération, ma chère Marion, ce qui s’est passé en Iran, en 79, ça a été la conjonction des misères et des pauvretés des masses rurales, les mécontentements des étudiants, des chercheurs, des enseignants, comme nous avons ici en ce moment, et puis ce qu’on appelle le bazar, c’est-à-dire tous les commerçants, artisans, du grand souk, du grand marché de Téhéran, qui s’disaient : « non, mais attendez, nous on peut pas trimer, suer, transpirer et avoir des difficultés pour élever nos enfants, pour soigner les vieux, les malades, et puis voir le Shah qui achète des avion, des chars » et puis tous ces braves gens … »
Jean-François Probst a récidivé le 4 avril, toujours chez Bakchich, avec un nouvel entretien consacré cette fois aux patrons voyous avec une faconde qui m’a beaucoup réjoui. Vous pouvez vous reporter là à cette vidéo. J’en donnerai peut-être bientôt une transcription mais, dans l’immédiat, je me limiterai à ceci, qui vient conforter sa déclaration précédente :
« Crois-moi que, si le Ministre des Affaires sociales, Monsieur Brice Hortefeux, n’y prend pas garde, il sera à la tête d’un gâchis social colossal, parce que je sens venir de partout, euh, le contournement des syndicats par des masses, euh, ouvrières, salariales, qui se retrouvent tellement démunies, euh, tellement exaspérées, que ça peut non seulement exploser, ça peut non seulement tourner à la révolte et à l’émeute, mais ça peut engendrer des, ce qu’on avait appelé les siècles passés des jacqueries ou des exactions contre l’outil de travail. Quand on en vient à séquestrer son propre patron ou les cadres de sa propre entreprise c’est qu’y a plus d’autre moyen, c’est qu’on dit « ben, tant pis pour la police, tant pis pour les gendarmes, tant pis pour la justice, tant pis pour ce que je risque, d’aller en prison, même si y’a une bagarre qui tourne mal, de, de, de prendre un mauvais coup, ou que ça va finir par y avoir un mort sur le carreau ou deux ou trois ou dix » et alors là commencent les révolutions ».
Pendant ce temps-là, notre génie national se promène de par le monde et visite en France des villes vidées de leurs habitants, quadrillées par des centaines, voire des milliers de policiers et de gendarmes, pérore à grandes gesticulations devant des foules acquises et se préoccupe surtout de se hisser sur la pointe des pieds pour ne pas paraître trop petit sur les photos. La petite taille n’a jamais été une tare. Né ainsi, le mieux est d’en prendre son parti, sans complexe. Par contre, le mensonge, la suffisance et la grossièreté sont eux des défauts incompatibles avec l'exercice de la magistrature suprême.