Dans un des considérants de son arrêt rendu aujourd’hui, le Conseil d’Etat – soit la plus haute juridiction administrative du pays – a estimé que :
« […] Le Conseil supérieur de l’audiovisuel ne [peut], sans méconnaître les normes de valeur constitutionnelle qui s’imposent à lui et la mission que lui a confiée le législateur, exclure toute forme de prise en compte des interventions du Président de la République et de ses collaborateurs dans l’appréciation du respect du pluralisme politique par les médias audiovisuels ».
En d’autres termes, le Conseil d’Etat a annulé ce mercredi le refus du Conseil supérieur de l’audiovisuel de comptabiliser le temps de parole du président de la République, donnant ainsi raison à François Hollande, député de Corrèze et ancien Premier secrétaire du PS, et à Didier Mathus, député socialiste de Saône-et-Loire, qui l’avaient saisi à ce sujet.
La parole du Président de la République est désormais ramenée à celle d’un ministre ou d’un représentant de la majorité. Jadis exceptionnelle, la parole présidentielle a été rabaissée, depuis 2007, au rang d’un bavardage intempestif.
Que vaut donc Sarkozy ? Un Lefebvre ou une Morano et demi, tout au plus…
Si la fonction présidentielle est donc implicitement, mais clairement, dévalorisée, comme en témoigne la position du Conseil d’Etat, en revanche les libertés publiques ne s’en porteront que mieux et plus particulièrement le pluralisme qui, ces derniers temps, était considérablement malmené par l’omniprésence de la logorrhée présidentielle.
Il ne se passe pas en effet une seule journée sans que le Leader Minimo ne l’ouvre pour un rien. Maintenant ce rien sera comptabilisé dans un esprit d’équité démocratique.
On s’en félicite.