Le Pape a-t-il commis un "crime contre l’humanité" suite à sa communication très critiquable ?
Mais notre pouvoir bicaméral ne fait-il pas trop de zèle condescendant sur le thème du Sida, alors qu’il n’est pas non plus en bonne position pour faire la morale certes au Pape, mais surtout à l’égard des pays africains amis où la Belgique n’a pas joué le rôle escompté, car si de telles condamnations devaient aboutir, feront-elles avancer la lutte contre le sida en Afrique et ailleurs ?
Le débat à la Chambre sur la résolution déposée initialement par le MR sur les déclarations africaines du Pape Benoît XVI vient d’être sanctionné par une sorte de "bulle papale" sous la réaction virulente et précise du pro-catho Francis Delpérée venant par une voie détournée et impénétrable de sauver la mise de la tête papale, on se croirait revenu au temps des tribunaux inquisitoires des moments obscures des croisades pour la défense des bonnes vertus dictées par l’Eglise toute puissante, mais cette fois ce ne sont plus les mécréants accusés mais le Pape en personne, et le sens de Dieu dans toute cette histoire ; les redresseurs de tord qu’ils soient laïcs ou de tendance religieuse n’ont décidément pas d’autres chats à fouetter, comme si la crise et les dépenses inutiles de l’Etat ne suffisaient pas, il n’y a donc plus de quoi s’étonner qu’il n’existe aucune avancée dans ce cas sur l’éradication du Sida… !
Le chef de groupe du CDH au Sénat, le constitutionnaliste Francis Delpérée affirme la position de son parti, pourtant devenu humaniste après le PSC (la séparation de l’Eglise et de l’Etat étant de règle en Belgique), encore fortement ancré à l’Eglise catholique en déclarant unanimement : "Je ne voterai pas la résolution contre le Pape", ainsi poursuit-il de façon obstinée la logique de feu notre Roi Baudouin qui avait refusé de voter la loi sur l’avortement au risque d’abdiquer, une façon bien politique de soutenir la vindicte catholique dans le monde et de démontrer l’omniprésence encore bien vivante du monde catholique en Belgique.
Les temps ont bien changé sur les questions de moralité religieuse et que d’actions vaines et inutiles poursuivies par le Sénat dans une proposition de résolution déposée au Sénat de l’Etat Belge contre les propos papaux du Vatican, rien qu’une tempête de plus dans un verre d’eau pour finalement n’arriver à aucun terme de longs et laborieux marchandages textuels, alors que le Sénat eut mieux à faire en proposant plutôt que l’attaque contre la situation miracle et spirituelle de Sa Sainteté le Pape, par contre de pourvoir au déploiement des vrais aspects et des conditions thérapeutiques indispensables qu’il faudrait encore instaurer dans la lutte contre le Sida, pas seulement en Afrique, mais partout dans le monde.
Que les partis démocrates économisent leur énergie et les moyens financiers à organiser un plan de lutte concret contre cette maladie du siècle, cela serait plus bénéfique aux Africains que leurs discussions stériles de chambre d’opérettes !
Car en effet, si de telles moyens depuis que l’on parle du syndrome du Sida ne peuvent être abordés pour l’Afrique par manque d’engagements politiques internationaux dont celui de la Belgique, pour éviter les excès du développement de la maladie se transférant sur tous les autres continents (le mal du Sida est parti de l’Afrique centrale), alors sans doute que la contraception par l’abstinence est louable, faute de mieux en attendant que les politiciens du monde daignent prendre les mesures radicales d’extinction de la maladie, parce qu’il ne reste à l’Afrique pas d’autres procédés que celui de la fidélité, qui elle demeure encore un acte gratuit et sans les conséquences indésirables de la maladie s’interposant dans les actes sexuels de toute population, pas seulement africaine…
Qu’est-ce qui change en définitive, le Pape n’est pas le bon dieu et les politiciens ne sont pas des Saints non plus ?