La vie d'un PDG séquestré est un enfer. Voire pire. Tout le monde a noté l'indignation partagée de notre président Nicolas Sarkozy face à la multiplication des séquestrations de dirigeants d'entreprise par leur employés. Notre envoyé spatial planqué dans le local à balai d'une usine depuis dix huit semaines (et toujours nourri exclusivement au lait de chèvres "Made By Yvon Colona") nous revèle la journée du malheureux prisonnier . Alors qu'il déjeune habituellement du reste de saumon de la veille et de quelques confitures Hédiart , le PDG séquestré partage le café très raide réchauffé sur le camping gaz de Manu à la taulerie, qui lui concède quelques rondelles de sifflard de la mère Renée. Après avoir aéré son duvet ultra-light , cadeau bonus de la Redoute à Ginette , le PDG se rend aux vestiaires de l'atelier n°2 , pour une douchette tièdasse au savon de Marseille et se raser avec un Bic jetable et un restant de mousse Gillette planquée depuis trois ans dans le casier de Raymond. Le PDG prisonnier a ensuite le droit de se rendre à son bureau pour passer un coup de fil à sa femme. Afin de ne pas l'affoler , il ment ! Lui racontant qu'il est bien traité , bien nourri d'une façon certes un peu frugale. Au passage , il lui glisse à l'écouteur quelques révélations sur les mœurs jusque là inconnus des ouvriers : "Allo, Marie-Yolande écoutes bien, tu ne le croiras pas . D'habitude , on se lave les mains après être passé aux toilettes ? Et bien figure-toi que ces hommes se lavent les mains AVANT !" . On mesure ici tout le désarroi de cet homme emprisonné par ces employés pour une poignée d'euros d'augmentation, même pas un plein de la Mercédés 500E pour un WE à Deauville , ou pour garder un emploi , disons pas très très bien payé. Absolument déroutant. Le midi , le PSG séquestré reçoit sa gamelle préparée par le comité de soutien aux grèvistes. Pour l'occasion, le Restau chez Dédé au RDV des Pêcheurs a préparé 250 kilos de ratatouille et 350 merguez presque pas périmées , négociées en promo au super discount alimentaire du coin. Ce menu et cette ambiance lui rappellent soudain sa jeunesse, la bonne franquette aux Scouts d'Europe, la marche , les chants patriotiques , la messe et le retour guilleret dans l'appartement familial faubourg St Honoré . Au bout de deux jours , les grèvistes libèrent généralement leur PDG par souci purement humanitaire, le voyant dépérir peu peu , agité de cauchemars insoutenables. Il se réveillait en effet la nuit en criant sauvagement "Non par le camping d'Argelès pitié ! " ou encore : "NOOON , pas d'abonnement à vie à l'Huma..ou encore : NON ! plus de musique révolutionnaire" Et ce dans un walkman Sony qu'il fabrique ! Cruauté sans limité. etc.. Comme le martèle François Fillon, la séquestration du PDG en faillite ne sert à rien. Donc inutile de les torturer inutilement. Je vous invite à signer massivement la pétition sur le site : www.PDGendétresse.com