Et oui lorsqu’un salarié apprend son licenciement il n’a pas à se sentir agressé en particuliers dans cette période de crise où la perspective de retrouver un emploi est mince. Lorsqu’il se trouvera face à l’assiette vide, ou presque, de ses enfants tout au plus sera-t-il autorisé par Xavier Bertrand à percevoir une pointe de violence. En revanche, poursuit le leader UMP : « séquestrer quelqu’un, le séparer de sa famille car il exerce une activité professionnelle, est impensable. Il n’y a pas que le climat social il y a aussi le pacte social. » Mais c’est justement parce que le pacte social n’a pas été respecté que les ouvriers de Caterpilar, par exemple, en sont venu à cette forme d’action extrême qu’est la rétention de dirigeants. Que demandaient-t-ils d’autre que la présence de leurs patrons à la table de négociation ces salariés en colère ? Car c’est une pratique permanente qui s’instaure et qui veut que les décisions de licenciement se prennent en petit comité et sont annoncées de la manière la plus cavalière par voie de presse ou par texto.
Apparemment Xavier Bertrand ne perçoit pas ces méthodes comme violentes. Après tout pour lui un salarié n’est rien d’autre qu’une force de travail que l’on achète quand on en a besoin et seulement dans ce cas. Mais au fond il a raison Bertrand, il ne fait que nous rappeler les fondements du capitalisme. Un capitalisme qu’il serait bien vain de vouloir moraliser et qui demandera beaucoup d’abnégation…