Pour commencer, je tiens à dire que je sais qu'un certain nombre de blogueurs viennent très régulièrement me lire et, souvent, me laissent des commentaires d'encouragement. Je tiens, une fois de plus, à les en remercier et à leur dire que, même si je suis très avare de commentaires sur les autres blogs, je les suis aussi.
Merci beaucoup Trombine pour ton soutien "de principe" comme tu l'appelle, mais les mots sont aussi un soutien important et ceux que j'ai reçus ici m'ont énormément aidé à tenir le coup jusqu'ici.
Evidemment, comme je l'ai signalé dans mon post, je fais appel au personnes aisés, ceux qui peuvent se permettre de donner une somme conséquente sans que cela ne freine leur train de vie. Je n'aimerai pas avoir dans l'esprit l'idée de m'en être sorti en causant un dommage, même de peu d'importance, à quiconque.
Après, il est bien connu que ce sont surtout les moins fortunés qui sont plus sensibles à la détresse des autres et si, sans vouloir aucunement forcer la main, chaque lecteur de ce post envoie 10 ou 15 euros, ça me permettrait de me payer une chambre d'hotel meublé pendant un mois pour avoir un toit en attendant de voir si les démarches auprès des centres d'insertion marchent. Ce serait évidemment un mois de plus d'attente, de démarches, de stress, d'incertitudes mais aussi un mois d'espoir que les choses trouvent une issue favorable.
En ce qui concerne le travail, je me suis arrêté sur une position qui, et je le comprendrait fort bien, peut être fort mal vue et qui est celle-ci : ne pas dévier de ma voie, plus jamais.
J'ai eu cette chance de travailler avec les enfants, en tant qu'assistant maternel pendant 6ans puis avec des jeunes handicapés mentaux ou des jeunes délinquants en réinsertion et ce fut des expériences humaines formidables, les plus enrichissantes et les plus précieuses de ma vie.
Ces gosses m'ont tellement donné, alors qu'a la base c'est moi qui voulai leur donner, ils m'ont donné plus que n'importe qui dans ma vie, m'ont aimé et me l'ont prouvé plus qu'aucune autre personne, amis ou famille, que je ne peux concevoir le reste de ma vie sans la possibilité de leur rendre tout cela. Ce que j'ai pu voir pendant ces expériences professionnelles (avec les handicapés et les jeunes en réinsertion j'entends) m'a profondément marqué. Les structures sont totalement inadaptées et le personnel majoritairement incompétent et innintéressé par le sort de ces jeunes. Je ressens le mal fait à ces enfants de façon très violente parceque j'ai vécu la violence à leur âge aussi et parceque la voir de nouveau sur d'autres est encore plus cruel. Je n'accepte pas que d'autres enfants vivent ce que j'ai vécu et ce que j'ai vu est mille fois pire. Je n'ai pas la prétention de changer le monde et de sauver l'humanité mais si je peux aider une partie de ces jeunes à s'épanouir et évoluer sereinement, ce serait déjà une grande chose.
J'ai envoyé mon CV à toutes les structures associatives ou privées de Paris et proche banlieue, seules deux m'ont répondu négativement, et une m'a accordé un entretien avec un test, le tout m'ayant pris une matinée entière sans aucun résultat.
Comme eux estiment ne pas avoir besoin de moi, je préfère faire mon chemin seul.
Je connais ces jeunes, je sais de quoi ils ont besoin, je sais que je suis capable de leur apporter un mieux être. Je ne cherche pas à créer un centre de réinsertion ou un centre psychologique, je n'en ai pas les capacités mais juste à apporter un petit plus, leur offrir la possibilité de découvrir l'art sous toutes ses formes, de pratiquer un sport gratuitement, leur donner une ouverture au monde, à la culture, à l'autre, et peut-être les aider à se découvrir un talent ou une vocation qu'ils ne se connaissent pas encore.
Il ya aussi mes activités artistiques personnelles.
Comme ce post est déjà très long, je vais essayer de faire le plus court possible, peut-être y reviendrai-je les prochains jours.
Ma vocation, car c'en est une, d'acteur était déjà présente alors que j'étais en maternelle. Jamais cette envie ne m'a quittée. Elle s'est même amplifiée et mes passions pour l'écriture et la musique se sont greffées dessus. J'ai toujours aimé la lecture, la musique, le cinéma. Aimer est un mot faible, ces choses qui sont des loisirs pour d'autres, sont carrément vitales pour moi.
J'ai pris des cours de théatre, de chant, participé à des ateliers d'écriture, mais des questions financières m'ont empêché d'aller au bout des choses, sauf pour le théâtre où c'est la prétention et la pauvreté d'esprit des élèves qui m'a fait fuir !
Et puis, il faut s'avouer qu'il y a un temps pour tout. L'art n'est simple. Pour jouer, écrire, chanter, il faut avoir tout un univers à l'intérieur de soi et, surtout, se sentir prêt à le sortir et le jeter à la face du monde.
J'étais jusque là beaucoup trop renfermé et, paradoxalement au mal-être qu'engendrait ce renfermement pas toujours controlable, bien aise de rester dans ma bulle.
Aujourd'hui, c'est différent. Je me sens prêt. Mes expériences des derniers jours me l'ont prouvés. Je me lance des défis.
Il y a eu cette figuration la semaine dernière, le casting d'hier (tiens, c'est drôle, le personnage s'appelle Maurice et, ce soir, j'ai croisé un homme avec lequel nous avons conversé qui s'appelle Maurice, peut-être un bon signe...) et je me suis engagé à écrire et jouer des sketches pour le MonsterShow.
La peur n'a pas disparu mais elle est différente. Elle ne me bloque plus. C'est même stimulant, presque un plaisir de la sentir.
Alors oui.
Aujourd'hui, après 10 ans de batailles pour avoir un job correct avec les jeunes et 20 ans de rêves artistiques, après toutes les épreuves traversées : être manipulé par les gens sous prétexte qu'ils me rendent service, être moqué, être arnaqué par des patrons véreux jusqu'à me retrouver interné de force par d'anciens amis et mes parents sous prétexte que ce n'est pas "normal" d'avoir, à 35 ans, ses rêves de gosse, ces gens qui ne comprennent pas que leur normalité n'est pas la mienne et que la vie vie qu'ils mènent est une mort pour moi et que je préfère la vraie mort à une vie de frustrations perpétuelle, je réclame le droit d'accéder à mes rêves.
Je pense qu'il y a une minorité de personnes qui comprendront ce que je ressent. Peu m'importe.
Je suis un insoumis, je refuse de me résigner.
On m'a dit : le suicide c'est se résigner, c'est croire que tout est impossible ou encore que c'était un acte lâche.
Je peux affirmer le contraire. La résignation, pour moi, serait de me conformer au mode de vie conventionnel qui ne convient pas, qui n'est pas dans ma nature.
Oui, le suicide est une perte de foi en notre réussite. Mais pas une lâcheté. La soumission, c'est cela la lâcheté. Choisir d'avoir la vie dont on rêve ou de ne pas vivre, c'est une liberté et cela demande beaucoup de courage.
Pour le côté court du post, c'est raté, et vu l'heure, je m'arrête là car tout à l'heure, le tourbillon des démarches administratives reprend !
La nuit me portera peut-être conseil...