Sortons un peu du Gers, s'il vous plait ! Mes pérégrinations gersoises, malgré le printemps arrivé, se sont un peu interrompus dernièrement en raison d'un très ennuyeux état grippal suivi aujourd'hui d'un climat très humide ne permettant pas de gambader à tout va dans les champs et sur les routes. Il ne faudrait pas que je retombe malade ! Soyons donc raisonnables et patientons le temps que le soleil revienne et que mes poumons daignent se dégager. Direction Tarbes donc. Tiens, une grande ville sur ce blog campagnard ? Je n'étais pas spécialement attirée par la ville de Tarbes : trop de voiture, trop de béton, trop d'urbanisme et trop peu de campagne. Et même si certaines de ses rues et édifices valent le coup d'œil de jour, comme de nuit, après l'avoir visitée -ceci étant j'admets ne pas l'avoir visitée comme il le fallait !- je n'étais pas particulièrement emballée.
Restons indulgents ! Tarbes offre du haut de ses immeubles, ou en bordure d'autoroute, et même dans les petites routes juste derrière, des panoramas exquis sur les Pyrénées. En plus, pour ceux qui aurait les papilles gourmandes, il y a là-bas une crêperie inoubliable, juste derrière le palais de Justice.
C'est au milieu du mois de Février, qu' à l'occasion de la participation de Gersicotti Gersicotta au concours Internet Céça organisé par la fondation crédit agricole Pyrénées Gascogne (je vous en reparlerai), j'ai eu la chance d'aller jouer les stars au sein du jardin Massey. Loin de moi de vous raconter là mon après-midi trépidante à raconter la vie de mon blog devant la caméra (la vidéo arrivera surement bientôt aussi ! ) car je l'ai déjà fait ici, sur mon autre blog. J'aimerais juste consacrer un billet à ce magnifique jardin qui m'a vraiment émerveillé comme le Gers m'émerveille chaque fois que je le visite.
"Massey" est en fait le nom du créateur du jardin, Placide Massey, né à Tarbes en 1777. Très jeune, il se passionne pour les plantes et son parcours professionnel en dit long sur son amour de la botanique : employé au jardin des Plantes de Paris, intendant des jardins de la Reine Hortense en 1808, Inspecteur de l'Administration des Parcs en 1817 et directeur des Pépinières du Trianon, du potager de Versailles, du fleuriste de Sèvres et du Parc de Saint Cloud en 1819. C'est un paysagiste connu et reconnu, très demandé et qui réalise de nombreuses prouesses à travers ses créations jardinières partout dans le monde.
C'est en 1850 qu'il revient à Tarbes et qu'il continue à aménager son parc commencé en 1829. En 1853, il meurt et laisse derrière lui une œuvre inachevée. L'héritière de ce parc n'est autre que la ville de Tarbes ! Mais à sa mort, les travaux sont interrompus et notamment le jardin d'hiver qui devait jouxter la façade de la tour d'observation. En 1880 on construit une serre immense à la place, aujourd'hui hébergeant des tas de plantes grasses. C'est ensuite Jean Jacques Latour qui concocte l'agrandissement du parc et le lac.
1890, Tarbes rachète le cloitre de l'Abbaye de Saint Sever de Rustan et le remonte au sein du jardin Massey. Le cloitre en question possède des chapiteaux à la fois mystérieux et instructives : les scènes et légendes bibliques y sont mises en valeur.
Avec le temps de nombreuses sculptures, statues viendront orner le parc. On y trouve aussi un joli kiosque à musique, lieu de fêtes. Le bâtiment avec la tour est aujourd'hui un Musée qui se décline en trois catégorie : les beaux arts, les hautes Pyrénées et les hussard.
Une véritable foison botanique avec des végétaux de toutes origines, 1500 arbres quasi tous centenaires, 3800 arbustes tous étiquetés soigneusement pour permettre au visiteur de les identifier.
J'en suis venue à me dire que, même s'il y avait pas mal d'espèces exotiques, c'était là "Un coin de Gers en pleine ville !"