J'en avais entendu parler y'a quelques mois de ça dans Le Grand Journal (Ali BADDOU, d'ailleurs, a été plus inspiré par le passé ; surtout si c'est seulement pour s'extasier devant l'anecdote des étudiants qui regrettaient de ne pas avoir été le coloc de Marc ZUCKERBERG...), et plutôt que de me souvenir de l'expérience Viens là que je te tue ma belle, je pensais naïvement qu'il fallait peut-être s'y intéresser, car quelques magazines en touchaient quelques mots également. Je saurais désormais qu'une fois que touts les feus avant-coureurs d'un buzz littéraire sont allumés, il faut se méfier grandement !!!
Encore que... je ne suis tout de même pas si naïf que ça, et ne cède point si facilement à la lecture du moment :j'essaye de me renseigner un minimum. Dans le cas présent, j'ai commencé par l'ouvrage précédent de ce jeune auteur salué, que dis-je salué ? encensé ! par la critique, et je dois reconnaître qu'il m'avait bluffé, même si j'étais parti avec pas mal de préjugés (forcément, qui dit jeune auteur dit roman qui suinte la nostalgie adolescente avec un semblant de distante et de maturité plus ou moins maîtrisée... Qu'on se rassure, je parlerai prochainement du Troisième Frère, car il le mérite largement.).
Mais là, c'est la déception avec un grand D ! Si je voulais jouer les Zerics du samedi soir à moi tout seul, j'affirmerai que ça sent la commande pour arrondir les fins de mois – et non pour payer ses études car il est bien né le bougre : père directeur de la rédaction de Sports Illustrated – ; ce serait purement gratuit et n'apporterait rien.
D'autant plus que l'idée de départ est très bonne : raconter comment la Guerre d'Iraq (à ce propos, le traducteur hésite : Irak à l'anglo-saxonne ? Ou Iraq à la française ? Du coup on a droit aux deux en deux pages... On pourrait faire quelques efforts quand même !!!) est vécue à l'université Harvard (et non de Harvard, si on veut bien parler), par des jeunes qui sont supposés être l'élite étasunienne de demain.
Sauf que l'ouvrage est bien trop bref (ce qui n'est pas une raison suffisante – même si je m'en plains souvent – car Le Troisième Frère est guère épais, mais beaucoup plus dense, émotionnellement surtout) et donne la regrettable impression d'avoir été bâclé (je sais : j'ai l'air de me répéter, mais je ne suis nullement sénile, qu'on se rassure), qu'on aurait pu gagner en profondeur.
A moins que le parti a été dès le début délibéremment pris de faire court, bref, mais pas percutant, à l'image de notre triste génération... Alors là, ce serait vraiment réussi !!!