Une attitude politique qui met en relief d'une des faiblesses du projet de Sarkozy d'une Union méditerranéenne... L'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard a indiqué, aujourd'hui, avoir été sollicité par Nicolas Sarkozy pour diriger une "mission" sur les liens entre l'Europe et les pays du pourtour méditerranéen et avoir refusé en raison du risque de conflit avec les institutions européennes.
"Le président de la République m'a téléphoné personnellement, c'est un honneur et c'est une rareté", a raconté M. Rocard sur France-Inter. "Je ne lui ai pas répondu 'non Monsieur le Président, je refuse de travailler sous votre autorité'. Je lui ai répondu : 'pourquoi pas, il faut regarder'." "Mais, a ajouté l'eurodéputé socialiste, je me suis aperçu, après investigation avec un de mes collaborateurs, que cette mission risquait d'ouvrir un conflit dommageable, et en tout cas paralysant, avec les institutions européennes. C'est une chose que je ne peux pas assumer, moi, dans ce à quoi je crois."
"J'ai proposé de s'y prendre un peu autrement et de changer le calendrier de la mission, mettant des étapes et négociant d'abord avec l'Europe", mais "le président n'a pas souhaité cette distinction". M. Sarkozy, qui est notamment réticent à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, défend l'idée d'une "Union méditerranéenne" destinée à rassembler des pays du pourtour méditerranéen qui n'ont pas vocation à intégrer l'Union européenne mais à nouer avec l'Europe des liens privilégiés.