Un court billet qui fait écho à une critique pertinente formulée par Métalogos à propos du caractère phatique de nombreux blogs, dont le mien. Hier, à l’occasion d’une réunion professionnelle importante, j’ai retiré ma montre-bracelet que je porte, chaque jour, depuis plus de huit ans. Je l’ai posée à plat sur la table. J’avais procédé au changement du bracelet pendant les congés de février. Je crois d’ailleurs que c’était la troisième fois que j’effectuais ce remplacement. Dans un mouvement assez machinal, j’ai appuyé sur la partie qui comporte l’attache et la charnière plastique de la montre s’est brisée. Alors que je prétends assez volontiers que les objets n’ont pas de pouvoir, il me faut reconnaître que je n’ai pas été ennuyé, agacé mais que j’ai été peiné, que j’ai ressenti un vrai pincement. Je tenais à cet objet. J’aimais la constance avec laquelle, mue par un système de balancier qui tirait de mes mouvements l’énergie nécessaire à son fonctionnement, cette montre me montrait l’heure. J’aimais sa sobriété. Je ne lui demandais pas de témoigner que j’avais réussi ma vie. Elle est aujourd’hui dans ma poche, je vais devoir la remplacer et je n’aime pas cette idée.