Klaus Mann pourrait être, en ces temps infiniment troublé...

Publié le 07 avril 2009 par Perce-Neige
Klaus Mann pourrait être, en ces temps infiniment troublés, au fond, une figure de l'incompris. Longtemps, l'oeuvre de son père, Thomas, prix Nobel de littérature et immense écrivain, dit-on, quoiqu'à peu près illisible, a ecclipsé la sienne. Surtout, il était facile de ne voir en Klaus Mann, dandy esthète, voyageur avant l'heure, ouvertement homosexuel, qu'un des rares opposants de la première heure au nazisme, ce qu'il était. Or c'était, beaucoup plus radicalement encore, au règne de la sottise, de la laideur et de la barbarie qu'il s'opposait. Klaus Mann n'était pas de ces militants qui se sauvent en dénonçant, égoistement, la folie du monde. Il était beaucoup plus... Un visionnaire, peut-être. L'un de ces grands oiseaux aux ailes déployées qui se jouent des tourbillons du vent, s'abreuvent quelque temps de particules de lumières et se plaisent à disparaître sur l'horizon dès lors que vous formulez l'espoir de vous en approcher. Son suicide, en mai 1949, après l'effondrement du nazisme, justement, et attribué à un tempérament dépressif, et à l'excès de morphine et de somnifères, semble, dramatiquement, le confirmer.