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Tokyo Sonata : Une descente vers l'espoir

Publié le 06 avril 2009 par Diana
La dernière œuvre de Kiyoshi Kurosawa, Tokyo Sonata (2008) s’arrête sur le microcosme que représente la famille. Ici, le portrait de cette famille se veut une retranscription de la société japonaise actuelle, avec ses bas et ses hauts ; en somme les aléas de la vie.
Tokyo Sonata nous plonge donc dans la famille Sasaki. Le père, Ryuhei directeur administratif se fait licencier après que son service soit délocalisé en Chine. Il le cache à sa famille, incapable d’en parler à sa femme : Megumi (mère au foyer), qui impuissante assiste aux délitements des liens familiaux. Le fils aîné, Takashi reste éternellement absent du foyer, et le cadet, Kenji, détourne l’argent de sa cantine pour payer ses cours de piano.
Tokyo Sonata c’est une famille qui se disloque de façon insidieuse, et où les membres se meurent dans un leurre statutaire. Le père au chômage vit dans le mensonge pour ne pas perdre la face, se tenant à la dernière chose qu’il croit encore posséder : l’autorité au sein du cocon familiale. Pour ce faire, il continue sa routine, se lève tous les jours pour faire croire à la poursuite de son activité professionnelle, et de sa fonction paternelle qui est celle de faire vivre son foyer.
Dans Tokyo Sonata, les rôles distribués nous projètent un miroir faussé où une mère se démène comme femme au foyer, corvéable, aux petits soins et enfermée dans un quotidien routinier et morne, où l’aîné est un fantôme au sein d’une famille qui endosse le rôle d’une famille modèle. Ce même aîné qui embrassera une carrière dans l’armée US en contradiction avec les mœurs d’une société et d’une famille dans laquelle il étouffe. Le petit dernier, qui rêve de cours de piano, voit son choix totalement incompris d’un père sous-pression.
Kiyoshi Kurosawa plonge la famille Sasaki dans une descente aux enfers qui se définit par le mal être de chacun de ses membres : un simulacre de famille en rupture avec le carcan traditionaliste. Le point de rupture du film voit chaque individu se battre avec sa propre identité au sein d’une famille sans repères et d’une société nippone, allant jusqu’à l’encontre des codes de bonne conduite pour parvenir à une forme d’échappatoire. C’est cette fuite en avant - individuelle - qui va mener cette famille jusqu’à cette touche d’espoir qui ponctuera le chef-d’œuvre.
Drame familial de presque deux heures, Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa, merveilleusement mis en scène s’inscrit dans cette réalité contemporaine ; celle d’une société qui change comme les rapports au sein de la famille.
I.D.

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