Découvrir Faïza Guène

J’ai eu un réel plaisir à lire le dernier roman de cette toute jeune écrivaine de 23 ans. Les gens du Balto, c’est déjà son troisième opus et il procure ce bonheur subtil et inattendu offert par les bons livres pris au hasard sur une étagère de bibliothèque.
Un récit construit de manière originale, un mort qui se raconte, le plaisir vient davantage du style que des personnages ou de l’histoire. Quel délice quand Faïza fait parler ses personnages, surtout les ados qui parlent djeuns, mêlant langage sms et anglicismes.
Extrait, quand la meuf de Quetur, pépette blonde et sûre d’elle s’exprime :
« J’ai envie de mourir. Je sais pas à quoi ça ressemble la mort, mais là, j’ai envie, tout de suite. Je veux die.
Mon père m’a confisqué mon portable, paraît que j’ai fait exploser la facture. Il exagère toujours celui-là. Attends, ça va, 380 euros, c’est pas la mer à boire !
Comment je vais faire maintenant ?
" Tu t’en passeras ! On s’en est bien passés nous à notre époque ! "
Lol. Ils me font rigoler à sortir des phrases de ce genre-là. Dsl si je suis pas née avant Jésus-Christ. Pardon de pas avoir connu l’âge de pierre. S’ils ont réussi à communiquer par signaux de fumée toute leur jeunesse alors tant mieux pour eux sauf que je sais pas s’ils sont au courant mais là, on est en 2008. Mes parents, ils sont bloqués dans une sphère temporelle. Sérieux, ils sont restés coincés en 1970 les pauvres. Hé ho ! Y a quelqu’un ? Le minitel avec clavier à chiffres romains, c’est terminé ! Debout là-dedans ! »
J’adore… quelques fautes d’orthographe auraient même été justifiées, pour davantage de réalisme...