Invité ce vendredi 3 avril à l’émission Politiques sur France 24, M.Henri Guaino s’est exprimé sur le G20, le sommet de l’Otan et les mouvements sociaux en France. Je vous livre ici la transcription de cette dernière partie, qui est à l’origine du titre de ce billet. Rassurez-vous, le conseiller spécial de notre Président ne s‘est pas révolté contre son seigneur et maître, qu’il loue d’ailleurs d’abondance pour la manière dont il assume sa responsabilité morale. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu’il est si admirablement conseillé ! Par ce titre, je faisais allusion aux risques de révolte perçus par M. Guaino, plus habile littérateur qu’orateur. Cèdons lui la parole.
Q : Ces prises d’otages, de patrons, dans les entreprises, qui se répètent, euh, est-ce que, euh, on est, alors je ne veux pas forcer le trait, mais à une veille peut-être de jacquerie ?
R : Je ne sais pas à la veille de quoi on est, mais je crois qu’il faut être se sentir très concernés, très préoccupés par ce qui se passe. Nous sommes dans une crise une crise très profonde, très grave qui, fatalement, va, euh, nourrir des, des, des pulsions violentes, des révoltes, des rancœurs, parce qu'il y a beaucoup de souffrance au fond dans tout ça et donc il faut faire très attention. On a le souvenir de, de, des grandes crises économiques et sociales de, de, dans l'histoire qui ont eu des conséquences, euh, politiques extrêmement, extrêmement graves.
Q : Y-a eu la Révolution française
R : Oui, y-a eu la Révolution française mais qui n’était pas seulement une crise économique mais y-a eu la crise des années 30,ee, et je ne vous rappelle pas sur quoi elle a elle a débouché, ee, il faut faire très attention, il faut euh…
Q : ça inquiète l’Elysée ?
R : C’est pas, qu’ça, non, ce n’est pas le mot, le mot n'est pas l'inquiétude, mais ça préoccupe, c’est un vrai sujet, c’est le, le défi principal que les politiques et pas seulement d’ailleurs ceux qui gouvernent mais ceux qui les autres aussi, enfin tous les hommes politiques, tous les dirigeants doivent avoir, euh, ce, ce problème en tête et avoir le souci de leur responsabilité morale parce que, précisément, tout peut déraper, parce que, précisément le risque politique est très fort, parce que le risque de violence, euh, le risque de révolte est très grand et qu’il peut dégénérer.
C'est-à-dire si personne n’assume sa responsabilité morale, euh, face à ce risque, alors nous fabriquerons tous ensemble quelque chose de, qui sera dramatique.
C'est-à-dire que, vous savez, la crise elle suit un livre d’histoire, pardon un livre d’économie, un manuel d’économie, page , chapitre par chapitre. Faisons bien en sorte, tous là où nous sommes, à ce qu’elle ne suive pas les chapitres d’un livre d’histoire.
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