Ouais, je lis le NEJM. Enfin, je lis Yahoo santé, qui quelque fois cite le NEJM entre deux articles sur le diabète et l’obésité. Après je lis l’abstract et je m’arrange pour le citer dans les dîners semi-mondains. Mais là, j’ai tout bien lu.
Une équipe médicale a mesuré avec précision le degré d’hypoxie des alpinistes qui grimpent l’Everest. Des gaz du sang en air ambiant, bien sûr, sinon c’est pas rigolo.
A 8400 mètres, la PaO2 moyenne des grimpeurs était de 24,6 mmHg. Un des quatre avait 19,1 mmHg. Pour ceux à qui ça ne dit rien, c’est bas. C’est même super, super bas.
J’ai donc appris deux choses:
- 24 mmHg de PaO2, c’est finalement pas si mal. En tout cas c’est ce que répondrai à l’anesthésiste stressé qui veux absolument que je réussisse à ventiler le gros monsieur avec une barbe.
- Il y a des gens qui, après avoir grimpé 8400 mètres par -40°C, acceptent de se faire ponctionner l’artère fémorale par des gens largement aussi anoxiés qu’eux. Ce qui suppose un sens du sacrifice très développé, ou une volonté farouche d’avoir son nom dans le NEJM.
PS: La capacité de réussir sa ponction était un critère d’évaluation des capacités cognitives. Tout comme la capacité de parler à la radio sans trop raconter n’importe quoi…
PS2: Le monsieur qui avait 19 mmHg de PaO2 va bien, il vous embrasse.
L’article ICI
Photo: http://www.everestnews.com/