Ces bûcherons de Floride sortent un premier album qui fait mal. La longueur du nom du groupe est inversement proportionnelle à la durée des 13 morceaux. Cela n’enlève rien à l’efficacité de « The Grand Partition And The Abrogation Of Idolatry ». Explications avec Ian Sturgill guitariste et vocaliste.
Tout d’abord, peux-tu nous en dire plus sur le nom du groupe ?
Ian Sturgill : Notre nom vient d’une pièce que William Burroughs a créée avec Keith Haring : « Apocalypse ». Cette dernière compare l’art à une forme littérale, physique.
Comment décrirais-tu votre style musical à une personne que n’a jamais entendu parlé de vous ? Est-ce que le terme death metal, par exemple, vous semble trop limité ?
J’ai du mal à trouver le bon terme pour décrire notre style… A la base, nous essayons de combiner tout ce qui est brutal et sale dans le metal. Nous n’avons pas de limites et nous incluons tout ce qui est heavy et barré. Des choses totalement implacables. Tout ce qui est efficace et sans fioritures. On peut dire qu’il y a des atmosphères et des bruits qui sont délicieusement noirs et aliénants dans notre musique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’enregistrement de votre premier album ? Etait-ce un combat permanent pour arriver à un résultat satisfaisant ?
Oui, nous avons dû un peu nous battre et, d’une certaine manière, cela ajoute une ambiance particulière à l’ensemble de cet album. Mais, d’un autre côté, nous avons pris du plaisir à le concevoir. Nous avons vraiment attaché une importance particulière au fait de jouer les chansons afin d’en restituer au mieux la substantifique moelle. Je dirais que le processus d’écriture a été plus un combat que l’enregistrement en lui-même. Il y a eu beaucoup de coup de gueule et de folie.
Quelle est la signification du titre de cet album pour vous ?
Le choix de ce titre, « The Grand Partition And The Abrogation Of Idolatry », est une façon de dire : « Pensez par vous-mêmes, arrêter d’être une victime et prenez le contrôle du pouvoir que vous détenez en tant qu’individu. » L’anarchie est une des manières d’y arriver… Sur la pochette de notre album, nous faisons référence aux symboles Alpha et Omega. Nous avons voulu illustrer ces deux figures de l’antiquité grecque. Notre volonté est de représenter graphiquement le pouvoir absolu qu’est l’individu, ce pouvoir divin que nous possédons tous.
Pouvez-vous nous en dire plus du titre « Pity The Living, Envy The Dead » ? Quelle est l’importance du sampling dans votre musique ?
Parfois, nous ressentons le besoin d’exprimer un sentiment d’une façon auditive alors que la batterie, la guitare et la voix en sont incapables. Pour nous, il est important d’être clair dans nos prises de position et d’utiliser tous les outils qui sont en notre possession pour livrer notre propre vision. Les samples nous donnent la possibilité de casser les barrières, d’exprimer des choses qui vont au-delà des limitations que peuvent rencontrer des groupes qui écrivent et jouent leur musique d’une manière conventionnelle. Jen Muse, qui s’occupe de tout ce qui est sampling et projection, fait cela depuis un moment et elle est très bonne dans ce domaine. Le morceau qui tu évoques illustre l’assaut de la police, de militaires contre des populations civiles sous les ordres d’un dictateur despotique.
Est-ce que la violence, la puissance des morceaux sont comme une catharsis pour chacun des membres de S.W.W.A.A.T.S. ?
Effectivement, c’est notre façon de gérer notre véhémence et notre négativité, aussi bien que notre désir de transmettre un message pessimiste.
Quid de la scène métallique en Floride ? Quelle importance attachez-vous à l’héritage de groupes légendaires comme Death, Obituary ou Morbid Angel ?
La ville de Tampa est incroyable et son passé est fantastique pour tous les fans de metal. C’est un honneur pour nous d’être originaire de cette ville qui a enfanté tant de groupes influents, d’œuvrer dans notre propre style et que celui-ci soit bien accueilli. D’une manière générale, la Floride compte des tas de bons groupes et c’est sympa de pouvoir partager la scène avec eux.
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR
Success Wil Write Apocalypse Across The Sky, « The Grand Partition And The Abrogation Of Idolatry » (Nuclear Blast/Pias)
Sortie le 3 avril 2009
En concert le 9 mai 2009 au Trabendo (Paris) dans le cadre de la tournée Thrash And Burn avec Bleeding Through, Darkest Hour, Beneath the Massacre, Carnifex, War From A Harlot’s Mouth et Arsonists Get All The Girls
Success Wil Write Apocalypse Across The Sky, Studio, Pt 1, Vidéo