SUR L'ECRITURE :
"J'organise mes journées en fonction de l'écriture; j'écris trois ou quatre heures par jour. Je travaille généralement dès le réveil. Je me bois une théière et je me mets aussitôt au travail. Je ne peux pas travailler en fin de journée car je n'arrive pas à me concentrer de la même façon. J'ai l'écriture assez facile mais je me pose énormément de questions; en amont, il y a donc des heures de réflexion et de doute... Je me suis aperçu que dans ce métier, on écrivait tout le temps, sauf quand on dort, et encore... Lorsque j'approche de la fin d'un livre, il y a toujours une grande tension, et il m'arrive même de me réveiller pour noter quelque chose..." (In "Le Réveil Normand', 19 novembre 1998).
"Décrocher un prix peut être un moment de bonheur dans la vie d'un écrivain, mais il ne faut surtout pas écrire pour ça : hélas, j'ai vu des gens dont le talent était énorme, faire des choses moins intéressantes, simplement parce qu'ils avaient envie de plaire aux jurys. Il ne faut surtout pas essayer de plaire. C'est le pire écueil car, à ce moment-là, on s'imagine regardé et jugé par les autres, alors qu'un artiste doit donner ce qui lui est propre, sans s'interroger sur le jugement des autres !" (In "Le Réveil Normand", 19 novembre 1998).
SUR LA PUBLICATION D'UN NOUVEAU LIVRE :
"Une fois que j'ai remis le livre à mon imprimeur et qu'il est imprimé, j'ai l'impression d'avoir fini mon travail. Maintenant, on a toujours un peu l'inquiétude de savoir comment ça va se passer après. On est un peu dans l'expectative... Je suis très attentif à ce que les premières personnes qui lisent mon nouveau livre me disent. Après, une fois que l'ouvrage est en librairie, c'est "vogue le navire". Je ne peux plus rien pour lui; il vit sa vie..." (In "Le Réveil Normand", 3 août 2000).
"Au début, il y a eu un cycle de six livres qui étaient ou franchement autobiographiques, ou largement inspirés de mon enfance et des destins de ma famille. Ca se passait dans un même lieu, une banlieue du sud de Paris. Il s'agissait donc d'un cadre géographique et social très précis, avec des personnages qui revenaient d'un livre à l'autre. Ce cycle s'est terminé avec "Machines à sous", un livre qui était consacré à mon père. J'avais commencé ce cycle avec un livre consacré à ma mère; je le terminais donc logiquement avec un livre consacré à mon père. Une fois ce cycle terminé, c'est quelque chose de nouveau qui a commencé, de plus ouvert... Je m'inspire bien sûr des gens que j'ai rencontrés parce qu'on écrit toujours avec sa vie et son histoire, mais c'est un univers qui n'est plus du tout celui de ma famille, ni forcément le mien..." (In "Le Réveil Normand", 3 août 2000).