D'abord un disque fondateur, que je rattache ici à Animal Collective ou TV on the Radio, mais qui a surtout posé beaucoup choses dans les domaines strictement expérimentaux et industriels. Il s'agit de l'album Deceit de This Heat, sorti en 1981, et dont j'ai toujours du mal à comprendre l'existence. Concrètement, Deceit préfigure de quelques années toute l'esthétique post-punk et no-wave, et ramène dans un même temps les musiques savantes dans le champ d'aggressivité du punk. On pense carrément à l'électro-acoustique de Pierre Henry comme à la radicalité du free-jazz, mais, donc, dans un minimalisme et une spontanéité venant tout droit des Sex Pistols ou des Clash. Inutile de dire que c'est une musique terriblement exigeante, à retourner dans tous les sens pour y comprendre quelque chose, mais dont on ne peut passer à côté tant ce bordel s'avèrera décisif dans l'avenir des musiques sombres et expérimentales. Pour une bonne introduction, je vous mets en lien, en plus d'une chanson de Deiceit, l'excellent clip de Health and Efficiency, certainement leur compo la plus abordable.
This Heat - Paper Hats
On passe dix ans plus tard, au début des années 90, avec les premiers pas de Mercury Rev. On pense en général bien connaître ce groupe, et souvent un peu à tort. Pas de problème pour leur seconde partie de carrière, à partir de Deserter's Song, ils font de la pop plutôt symphonique, assez psychédélique et pas mal Disney, tout le monde est au clair là-dessus. Par contre leurs premiers albums étaient d'une toute autre étrangeté ; Yearself Is Steam, Boces et Lego My Ego sont trois folies complètement psychédéliques, ouvertes aux disgressions les plus incongrues. Pour éviter de paraphraser, je vous réfère et cette biographie très drôle, ici, qui fera je pense bien comprendre à quel point ce groupe était barré. Si vous n'avez pas le courage de lire ces lignes, pas de problème, les deux clips qui suivent suffiront certainement à se faire une idée.
Clip de Something for Joey (Mes excuses mais l'intégration d'une fenêtre Youtube est impossible pour Mercury Rev. Pas de blagues.)
Clip de Bronx Cheer
Et pour retomber sur nos pas, mon morceau préféré de Merryweather Post Pavillion, Bluish, qui comme par hasard ressemble pas mal aux jeunes Mercury Rev.