Dans les discographies de respectivement E.S.T, Telefon Tel Aviv et Coil, Leucocyte, Immolate Yourself et The Ape of Naples ne sont pas les meilleurs albums. Mais à chaque fois, du fait de leur simultanéité avec le décès d'un de leur géniteur, ils viennent occuper pour moi une place particulière : celle de photo-finish d'une arrivée qu'on attendait pas. Drôle de paradoxe qui, sans raison réelle, m'apparaît tout de même comme tragique. Voici donc l'intrigante charge émotionnelle de trois coups du sorts, avec trois groupes aux styles radicalement différents.
E.S.T - Premonition II : Contorted
Le dernier jazz en suspension qu'aura écrit Esbjorn Svensson. C'est magnifique tellement c'est doux. Et je vous laisse penser ce que vous voulez des étranges voix bruitistes qui s'insinuent partout.
Telefon Tel Aviv : You're The Worst Thing in The World
Cet album est en général detesté – particulièrement ce titre. Il faut dire qu'on attendait pas ces cerveaux de musique glitch se mettre au disco mielleux. Ce morceau ne me laisse pas du tout indifférent, de par son côté maladroit et son intitulé très explicite sans doute.
Coil : Teenage Lightning 2005
Tout ce que j'aime chez Coil résumé ici : mélodie darko-niaise et science de l'ingénieur. John Balance a réenregistré ce titre quelques jours avant de s'effondrer mortellement dans ses escaliers. Sacré chant du cygne.