Remorquage, réparation, rapatriement, bravour, tout a un prix. Combien ? 750.000 euros. C'est en tout cas ce que réclame le sponsor du sauveteur, PRB, au Vendée Globe.
Cela manque cruellement de classe. C'est même assez choquant: Si son skipper Vincent Riou n'avait pas sauvé son ami Jean Le Cam (skipper du bateau VM Matériaux) PRB n'aurait sans doute pas bénéficié d'autant de retombées médias. Or c'est précisément ce que vient chercher un sponsor du Vendée Globe. Pis, son bateau aurait pu démâter ou connaître une avarie dans le plus grand anonymat. L'opération sponsoring se serait soldé par un échec total et une ardoise tout aussi conséquente que celle subi à travers le sauvetage de Le Cam. Ce cas de figure est plus que réaliste. Il est même anticipé tant ces situations sont fréquentes dans de telles courses. Alors pourquoi demander de rembourser une facture nécessairement budgétisée à l'avance ?
Oui, mais PRB estime qu'il aurait pu voir son skipper gagner, voir faire bonne figure. Surtout cela soulève un problème nouveau. En osant faire une telle demande, l'affaire PRB va faire jurisprudence. Si l'organisation ou le sponsor du bateau sauvé rejettent cette demande ou ne participent pas aux frais engagés par PRB, on risque de voir dans les prochaines courses de voile des directeurs d'équipes interdire à leur skipper/team de porter secours à d'autres bateaux en danger !
De quoi s'inquiéter. Et si finalement la demande est acceptée, qui va payer et comment ? Cela pourrait avoir des conséquences financières inquiétantes sur les prochaines courses. Les organisations auront-ils les moyens financiers de supporter tels cas de figure ? Trouveront-ils des assurances qui accepteront de payer pour ça ?
Oui, tout a un prix. Même sauver une vie.