Claro. Son métier? Romancier, éditeur, mais surtout
traducteur. Ne surtout pas manquer l'interview de Claro cette semaine dans Télérama :"Il y a évidemment plusieurs sortes de traducteurs. Le terme de «passeur», à mon sens, s'applique moins à la traduction proprement dite
qu'à l'effort déployé par certains pour dénicher des textes et leur
trouver un éditeur. Plus que des «passeurs», je dirais que nous
sommes des «passoires». On met des choses dedans, ça décante, ça
dégouline et on en fait un autre plat. Je préfère ainsi l'image du
faussaire, qui ne reproduit pas à l'identique mais fait «à la manière
de». Un bon traducteur n'est pas forcément un écrivain, mais sûrement
quelqu'un qui se sent obligé, presque moralement, de le devenir le
temps d'une traduction. C'est donc un écrivain assez étrange : il est
un double de l'auteur qu'il traduit et dont il doit intégrer le style,
la vitesse ou la rythmique. Et en même temps, un écrivain dans sa
propre langue. Le poète et traducteur Emmanuel Hocquard le dit très
justement : «Je ne traduis pas, j'écris des traductions.»"