Rejoignons l’Amicale des Bons Vivants !

Par Findawine

Le printemps est arrivé. Pourtant mon moral touche le cul de la bouteille. J’ai peur. J’ai peur de sortir de chez moi : la pollution. J’ai peur de manger : l’obésité puis l’infarctus. J’ai peur de boire : le cancer. Alors je me renseigne pour mieux prévenir plutôt que d’être contraint de guérir. Et là c’est le drame. Je trouve des études scientifiques “en veux tu, en voilà” qui affirment une chose et son contraire, le tout médiatisé par des campagnes de sensibilisation qui s’imposent à moi comme une cynique mise en garde. C’est certain, on me dira un jour : “Je te l’avais bien dit”! J’ai d’ailleurs appris de la bouche de Roselyne Bachelot, la ministre de ma santé, que mon premier verre de vin finirait par me tuer…

Je n’arrive pourtant pas à le regretter, ni les suivants. Que voulez vous, c’est que j’aime vivre dangereusement ! J’aurais dû tirer les leçons du mythe de Prométhée et comprendre que mon hybris me perdra au lieu de prendre de l’avance sur la désintégration prématurée de mon foie ! Heureusement que des “spécialistes” sont là pour veiller sur moi et m’éduquer, même s’ils se contredisent parfois. Oui, même s’il me disent un jour que les oméga-3 c’est excellent et le lendemain qu’il faut les surveiller. Oui en France on aime les spécialistes, c’est culturel. Les paradoxes aussi. Le vin ? Non, c’est un truc de Géorgiens ça… Les pauvres, s’ils savaient !

Avis aux fœtus : Restez planqués !

Heureusement, certains d’entre nous sont au courant que nous ne sommes que de passage sur cette Terre et qu’il s’agit tout de même d’en profiter un peu. Face à tous ceux qui auraient oublié que la vie c’est mortel, Jacques Berthomeau a fondé l’Amicale des Bons Vivants (ABV) ! Il s’agit d’une association souhaitant créer un “réseau citoyen ludique, joyeux, convivial, en capacité de s’adresser à l’opinion publique afin de donner du monde vin une image positive“. Plus généralement, cette initiative consiste à défendre et à mettre en valeur notre art de vivre à la française. Alors qu’il est réputé dans le monde entier pour ses bienfaits et sa richesse, on s’amuse en France à le dévaloriser.

Curieux de s’amputer d’une des seules activités qui marchent pour nous…Vous imaginez les argentins passer une loi restrictive contre l’agriculture bovine pour protéger la couche d’ozone du méthane présent dans les pets de vaches ? Ne riez pas !…vous risquez de rider. Le pire dans cette histoire, c’est la conviction avec laquelle certains de nos politiques croient bon de légitimer ce sacrifice culturel par la science. “Ignorants, écoutez donc la voix de la raison”! Comment espérez vous qu’on adhère à ce genre de discours ? Au delà de cette maladresse politique (bonjour l’élite!), il convient de rappeler qu’une étude est fondée sur des hypothèses, sans mention desquelles aucune conclusion sortie du contexte ne peut être intellectuellement valable. Sinon on désinforme, et c’est grave.

Vers un citoyen déresponsabilisé et sous tutelle

La nocivité du premier verre de vin fût-elle vraiment prouvée, interdire ou contrôler la consommation de vin ne servirait à rien. Les exemples ne manquent pas pour le prouver. Naturellement c’est de loin l’option la plus facile, intellectuellement comme pratiquement.

Éduquer et sensibiliser en revanche, c’est plus compliqué. Et bien plus efficace. Il est donc nécessaire de mettre en place une politique du “savoir boire” qui viendrait remplacer celle du “ne pas boire”. En somme, donner à chacun les connaissances pour contrôler soi-même son mode de vie, qu’il s’agisse de vin, de gastronomie en générale ou d’autre chose. “Le bien-vivre n’est ni un luxe réservé à une élite, ni le privilège d’une société opulente, mais un élément essentiel de notre mode de vie à la française“comme le rappelle Jacques Berthomeau dans son explication de l’ABV. Pour les adeptes du bien-vivre et du plaisirs qui revendiquent le droit d’être responsables d’eux-même sans se voir imposer des restrictions et des interdictions destinées à les “protéger”, l’ABV constitue un bon moyen de s’exprimer face à une société qui décidément perd ses repères. Sans plus attendre, rejoignez le réseau des bons vivants !

L’ABV n’est ni un n-ième lobby, ni un autre syndicat mais seulement une façon de montrer que ces préoccupations sont partagées par un très grand nombre. Pour adhérer :

- faites un commentaire à la suite de la chronique de Jacques Berthomeau

- rendez vous sur la rubrique “contact” du blog de Jacques Berthomeau

- envoyez un mail à jberthomeau@hotmail.com