Avec le dimanche des Rameaux que nous avons célébré ce dimanche commence la « Semaine Sainte ». Dernière ligne droite de Carême avant Pâques. Derniers mètres à parcourir mais en même temps ce sont presque les plus durs : on sait d’avance qu’il va y avoir de la souffrance, de la sueur et la mort au bout. Pas cool.
Mais pourquoi être maso à ce point, pour que chaque année, les cathos se prennent 40 jours de Carême et une semaine pour se remémorer la souffrance et la mort de Jésus, sa Passion ? C’est vrai, cette semaine est assez sinistre !
D’ailleurs en général, je dirai presque comme certains bouffeurs de curés que les chrétiens ne sont pas bien dans leur tête pour « fêter » un illuminé qui a fini sur une croix. Nous croyons en un loser de base.
Mais voilà…cette semaine et ces moments difficiles nous rejoignent tous, nous parlent tous à un moment ou a un autre. Qui n’a jamais eu un coup dur dans la vie ? Qui n’a pas perdu son emploi ? Qui n’a pas connu un décès parmi ses proches ? Qui ne s’est pas payé une dépression ? Qui ne s’est jamais fait mal physiquement ? Et pourtant, nous allons tous au-delà, nous passons tous plus ou moins bien ces épreuves, mais nous avançons.
Et je crois que toute la semaine Sainte et Pâques résident là, dans cette faculté de passer au-delà.
C’est d’ailleurs la première raison de Pâque-Pessah : cette commémoration de la sortie d’Egypte, de passer au-delà, de l’esclavage à la liberté, du paganisme en la foi en un Dieu unique et universel qui aime son peuple.
Jésus, nous emmène encore plus loin, parce que Dieu nous dit : « regardez, je me suis fait homme, j’ai connu vos vies d’homme, vos lourdeurs, vos manquements, vos souffrances, vos « côtés obscurs » et regardez ce que j’en fais : je les prends avec moi et je les casse, je les brise, je les piétine, parce qu’in fine, ce qu’il y a derrière c’est la VIE. Je ne renie pas la souffrance, je ne dis pas « arrête de gémir, c’est rien blablabla », je dis, ta souffrance, elle est porteuse de vie. »
Il faut pas croire que c’est facile, parce que même Jésus n’a pas vraiment eu envie de souffrir « Père éloigne de moi cette coupe ! » et « Père pourquoi m’as-tu abandonné ». Mais il y est allé quand même : devant ses bourreaux, lors d’un procès et sur la Croix.
Tout ça pour que 3 jours après, il ressuscite, il revienne à la vie. Une semaine donc pour nous dire qu’au bout de tout chemin difficile, qu’au bout de toute souffrance il y a de l’espoir. Ce n’est pas facile quand on est dans ma mouise de se dire « aller, il faut que je tienne, parce qu’il y a quelque chose de bien au bout ». Il y a des jours où c’est long, où c’est intenable, où tout est noir….mais les Chrétiens fêtent justement ces jours-ci leur foi en la lumière qui vient après la nuit.