Ramadan arrive bientôt et déjà beaucoup de monde s’empresse de faire les réserves de nourritures comme si ce mois de jeûne représentait une pénurie de 28 jours... Pénurie qu’il faut par tous les moyens gommer à l’aide de repas nocturnes et gargantuesques. Toutes les recettes dites traditionnelles sont alors évoquées pour remplir les tables de façon si déraisonée qu’on mangera plus durant la nuit qu’on ne mange habituellement le jour en dehors du ramadan... Quelle folie nous pousse à ce comportement compulsif ? Notre peur de manquer. Notre peur d’avoir faim... c’est à dire derrière tout cela, notre peur de mourir.
Nous sommes habitués à ne plus ressentir la faim. Cela devient alors intolérable durant une période lunaire... quelle astuce permet d’éviter cela en gardant bonne conscience ? En se rendant malade d’une indigestion, en provoquant une crise de foie au shor et un pic de glycémie au ftour, on arrive à perturber tout notre système digestif ce qui a pour conséquence de supprimer la vraie faim et donc le vrai jeûne. On remplace un mois de “vidanges” physique, émotionnelle, psychique et spirituelle par un mois d’esquives et de distractions. Un tel détournement provoqué par nos peurs nous garantit de ne pas changer ( ou très peu ) grâce au jeûne. Le changement est toujours quelque chose qui effraie. C’est aussi pour cela qu’on a inventé la notion de progrès... c’est une belle façon de faire semblant d’évoluer sans se poser trop de questions...
Revenons à notre jeûne... une peur nous empêche de jeûner comme il le faudrait.. mais qu’y a-t-il à craindre du jeûne ? En fait : les autres peurs.. toutes les peurs que nous pourrions évacuer grâce à ce mois lunaire.
Le jeûne est l’occasion pour le corps et l’esprit de se restaurer, d’éliminer le surplus que la vie moderne nous donne incessamment. C’est l’occasion, non plus d’expérimenter la faim du pauvre car peu sont affamés au Maroc... C’est surtout l’occasion de se débarrasser de nos peurs qui font de nous les vrais pauvres. La peur des autres, la peur de l’avenir, la peur de vivre, la peur de mourir, la peur de ne pas “être à la hauteur”, etc. C’est sur le plan physique et physiologique l’occasion de restaurer tout notre système digestif, à condition de ne pas le maltraiter au shor et au ftour.
Je vous conseille à cet effet de respecter la base alimentaire proposée en fasciapulsologie en buvant de l’eau la nuit. Seuls les repas du soir et du matin sont gardés puisqu’il ne faut pas manger durant la journée. Si, malgré tout, votre système digestif était perturbé pendant le ramadan, n’hésitez pas à prendre rendez-vous pour la fasciapulsologie puisque vous n’aurez rien à ingérer pour vous soulager.
La prière sera un bon moyen de se nourrir autrement dans la journée, à condition de s’y préparer convenablement. Soyez donc à l’écoute des peurs qui vous envahissent durant ce mois lunaire et laissez-les se dissiper d’elles-mêmes durant ce mois plutôt que de céder devant leurs fréquentes et intenses pressions.