Magazine Humeur

Comparaison

Publié le 06 avril 2009 par Feuilly
Comme l’oiseau qui prend son envol et qui plane tout la-haut dans son éternité,
Comme les bateaux qui quittent le port et prennent le large pour des voyages dont ils ne reviendront pas,
Comme la fontaine qui n’en finit pas de chanter par les beaux jours d’été et dont le murmure se termine en sanglots une fois la nuit venue,
Comme les oliviers qui chuchotent dans les collines andalouses quand le solstice est au rendez-vous,
Comme le duvet de pêche de ta joue quand je la caresse d’un doigt tremblant,
Comme la rosée dans l’herbe fraîche du matin avant qu’elle ne s’évanouisse dans la chaleur du jour,
Comme cette jeune fille aimée autrefois et qui a disparu dans les tourments de la vie,
Comme la neige qui se met à recouvrir la campagne, lentement, lentement, mais aussi sûrement, très sûrement,
Comme la marée qui vient détruire encore une fois le château de sable construit patiemment par l’enfant,
Comme le soleil qui disparaît à l’horizon et qui entraîne le monde entier dans sa mort,
Comme ce chant d’opéra écouté en plein milieu de la nuit alors que la lune s’avance dans sa plénitude,
Comme ces chevaux qui galopent dans la plaine et qui sont encore un peu sauvages,
Comme l’oiseau qui chante au matin, étonné d’être toujours parmi les vivants
Comme la biche atteinte par une balle et qui sait qu’elle va mourir dans un instant,
Comme ces guerres qui par le monde massacrent de parfaits innocents,
Comme tout cela, notre vie s’écoule, heure après heure et nous n’en conservons qu’un poème écrit sous la voûte étoilée de nos rêves. Ce ne sont que quelques vers à lire debout devant le grand espace vide de la nuit.

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