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Rachida Dati modère son attitude face à un magistrat qui s'était exprimé très volontairement contre une loi. Un exemple de la difficulté à réformer ce secteur de l'action publique.
Rachida Dati fait les frais d'une réelle déviation des relations entre le politique et la justice.
Pouvoir appliquer la loi de façon indépendante ne signifie pas pouvoir avoir l'indépendance de ne pas appliquer la loi.
Cette précision montre toute la difficulté du contenu réel de certaines déclarations de magistrats qui donnent parfois le sentiment de vouloir décider seuls de l'application pure et simple de la loi et de la faculté éventuelle de s'émanciper de cette application.
Le judiciaire est devenu allergique au responsable politique. L'opinion est devenue allergique au judiciaire depuis que des scandales ont défrayé la chronique. Le juge fut hier le vengeur des sans grades face aux puissants. Aujourd'hui, le juge est devenu pour l'opinion un puissant qui peut anéantir des sans grades et sans raison.
La médiatisation de l'affaire Outreau a ponctué cette évolution des epsrits comme la judiciarisation de la vie a accéléré l'exposition des juges appelés à se faire 50 % de détracteurs par affaire ; ce qui est un taux énorme d'impopularité au quotidien.
Il faudra toute la popularité de Rachida Dati pour mener une réforme de la justice. Elle devra la conduire en s'appuyant en permanence sur l'opinion qui est sa meilleure et peut-être sa seule alliée dans ce travail délicat.