Groggy, sonné, lessivé.
Apéro orageux à l'appartement.
Le Film se rejoue une nouvelle fois.
Exactement ce dont je parlais dans un précédent post...
Le film qui se joue là n'est qu'un mauvais remake de celui projeté depuis plus de 30 ans.
Les mêmes mots me sont jetés à la tête.
Je suis un poids.
Je ne fais jamais les choses qu'il faut, ni comme il faut.
Je suis un emmerdeur, un profiteur qui ne fait que pourrir la vie des autres.
Mon entêtement à vouloir travailler avec les enfants, c'est n'importe quoi ; mon investissement dans les activités artistiques c'est encore plus du n'importe quoi.
Ma dépression (soit dit en passant, je ne suis définitivement pas dépressif mais bi-polaire) est pesante.
La vie est comme elle est, difficile, ce n'est pas moi qui changera les choses. C'est à moi de m'adapter et de prendre le premier boulot merdique qu'on voudra bien me donner et faire une croix sur mes envies.
Voilà en gros le discours que j'ai entendu hier de la bouche de Bob, discours que j'entends depuis 17 ans, âge auquel j'ai commencé à travailler.
Et c'est justement, en grande partie, en tenant compte de ces "conseils pleins de bonnes intentions" (mais c'est pour ton bien qu'on te dit ça...) que je me retrouve là ou j'en suis.
Si l'on m'avait laissé aller vers ce à quoi je tendait dès le départ ma vie serait surement bien autre aujourd'hui.
Après cette discussion qui a été bien loin de me mettre dans un état de joie intense, Bob me propose de sortir faire la fête.
Sûr, après cela, j'en ai une folle envie !
Surtout que je n'ai toujours pas perçu ma deuxième moitié de RMi du mois dernier et rien ce mois-ci.
Dépenser le peu qu'il reste de budget pour la bouffe, les clopes, les transports pour se saouler en boite, non, très peu pour moi.
Mais là encore, je me butte à l'incompréhension.
Décidément, c'est moi qui ne comprend rien.
"J'ai besoin de me défouler. Mets-toi à ma place, c'est pas facile"... C'est sûr, j'ai une vie des plus heureuses, tout m'est simple et me réussit et c'est évidemment à moi de me mettre à la place des autres et de comprendre leur situation.
Finalement, oui, c'est sûrement plus agréable d'être à ma place que d'avoir un boulot et de se trainer un boulet dérangé du bulbe à la maison..