Saint Mandé: impots en hausse, services en baisse (et un “Etat filou”..)

Dernière étape (sauf si je reviens sur certains points thématiques dans la suite) des budgets municipaux, Saint Mandé, qui votait son budget mardi dernier.

Je l’avais traité un peu à part, tant la ville est peu comparable à ses 2 voisines, tant par sa taille que par ses sources de revenus, peu d’activités privées (mais publiques Begin ou IGN) et évidemment un parc immobilier dont la valeur est très élevée.

Que noter de ce budget de Saint Mandé (les grandes masses, 33 Millions d’euros en fonctionnement dont 51% pour les dépenses de personnel, 7,5 Millions en investissements dont 49% en “investissements” proprement dits).

Tout d”abord bien évidemment cette très forte hausse des impôts, dont les taux croissent de près de 10% (après une hausse de 8% en 2008) sans compter la hausse de 2,8% des bases. Sur le principe le PS saint mandéen n’est pas opposé à la hausse des taux à Saint Mandé, particulièrement sur le Foncier Bâti,  qui est historiquement bas à Saint Mandé.

Pour autant la question qui peut se poser est celle du timing. J’en avais parlé voici quelques jours, une politique “keynesienne” au niveau étatique, qui serait contrebalancé par une politique “restrictive” au niveau local n’aurait pour moi aucun sens (en gros ca reviendrait à ce que l’Etat injecte de l’argent dans l’économie pour la relancer pendant que les collectivités récupérerait cet argent). Voir une telle politique mis en œuvre dans une mairie UMP, dont le maire est député de surcroit, me laisse relativement perplexe.

Avant de poursuivre sur le fond, une incise sur la forme. La présentation (les documents projetés en conseil municipal) donnait une étrange impression. A la fois l’extrême familiarité (et professionnalisme) des questions financières de l’adjoint au finance, mais dont la présentation semblait plus celle d’une entreprise (les postes comptables détaillés à l’euro près) que d’une collectivité (aucun détail n’a été donné sur la répartition des différents impôts, TH, TB, TP, ni aucun ratio par endettement). Pro certes, mais très étrange.

Si on reste dans cette logique “période de crise” on aurait pu s’attendre à ce que ces recettes supplémentaires soient consacrées à des dépenses généreuses, servant tant de bouclier vis à vis de la crise que de moteur à la relance.

Et là, c’est la déception. Comme l’a bien soulignée Geneviève Touati, les dépenses sociales et culturelles sont en baisse (-8% pour le CCAS !).  Les postes qui augmentent sont tristement la vidéosurveillance  et “l’amende SRU” (+35% !). Coté investissements c’est tout aussi décevant avec aucun poste lancé sur certaines priorités locales (les crèches ou plus de 200 enfants sont en liste d’attente).

Enfin, il est assez drôle de constater que ce sont dans les 2 mairies UMP (ou UMP NC si on veut) que le désengagement de l’Etat  a été mis en évidence de façon la plus évidente (alors quà Fontenay on en a beaucoup parlé mais la démonstration n’était pas très convaincante). A Vincennes on a ainsi vu apparaitre que si la DGF ne bougeait pas, ramené en ratio par habitant elle baissait en fait de 5%. A Saint Mandé on a progressé dans l’explication puisque l’adjoint aux finances a indiqué que cela avait été une grosse déception de constater que la DGF restait calculé sur l’avant dernier recensement, et non sur le dernier qui donnait une forte hausse de population (quelque chose comme +2000 habitants et 10% de mémoire…).

Il est donc intéressant que c’est dans les 2 mairies ou la sujet est tabou que le sujet est le plus mis en lumière (”chassez le refoulé…”). On voit même apparaitre un thème nouveau, celui de l’Etat “filou” qui utilise des petites ficelles pour faire des économies.

David Dornbusch

Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)