Magazine Culture
A CHILD'S BOOK OF TRUE CRIME
( UN VRAI CRIME POUR LIVRE D'ENFANT )
Présentation de l'éditeur
"Sous les apparences d'une histoire classique d'adultère et de vengeance, ce premier roman distille des richesses inestimables.
La jeune Chloe Hooper réussit en effet le tour de force de combiner roman policier, roman d'apprentissage, roman historique et conte (cruel) pour enfants. Sans oublier une réflexion sur la mécanique de l'écriture elle-même, par le biais des multiples récits enchâssés. Le vertige naît de ce que toutes ces pièces s'emboîtent de façon presque trop parfaite. Les différents niveaux de lecture et d'écriture s'imbriquent avec une élégance raffinée, car Chloe Hooper a le don de l'image qui fait mouche, un sens rare du réalisme magique; c'est une styliste hors pair. Le mystère, la perversité, l'érotisme, la sourde violence s'épaississent à chaque page, mais sont toujours ponctués d'un humour caustique qui évoque les meilleurs romanciers de l'école anglo-américaine.
Ce roman est une fable cruelle sur la perte de l'innocence, qui est aussi la venue à l'écriture."
L'auteure
Née en 1973, Chloe Hooper a grandi à Melbourne avant d'aller étudier à New York. Elle a suivi des cours de creative writings et a commencé ce premier roman à la fin de ses études. Ce roman a été unanimement salué par la critique anglo-saxonne à sa parution en février 2002 et a été sélectionné pour le "Orange Prize".
Une quatrième de couv' plutôt tentante - "tour de force", "combine roman policier, roman d'apprentissage, roman historique et conte (cruel) pour enfants", "réflexion sur la mécanique de l'écriture", "multiples récits enchâssés", "élégance raffinée", "humour caustique" - tout à fait le genre de roman susceptible de me plaire donc et qui me paraissait hautement original, et malgré quelques avis mitigés que j'avais déjà repérés sur le net, je me suis ruée dessus à la première occasion, persuadée que ce roman me correspondrait, et curieuse de découvrir cette oeuvre d'une jeune romancière australienne (29 ans à l'époque de sa parution).
Malheureusement, même s'il n'y a rien de vraiment mensonger dans la présentation de l'éditeur, ce roman ne m'a pas retournée comme je l'espérais et m'a même passablement ennuyée par moments... Rien à redire pourtant sur le style très maîtrisé de l'auteur, ni sur sa performance dans la réalisation de ce récit à plusieurs niveaux de lecture.
J'ai même trouvé le développement de l'intrigue plutôt original et finement élaboré:
- l'histoire tourne autour d'un meurtre local impliquant une histoire d'adultère datant d'une dizaine d'années et dont une écrivaine a exploité le thème dans son dernier roman.
- parallèlement, Kate, une institutrice qui a une aventure avec le mari de cette romancière, mène une réflexion sur les similitudes inquiétantes entre son histoire et celle de la jeune femme assassinée il y a plus de 10 ans.
- s'amorce une sorte d'enquête psychologique sur les circonstances réelles liées à ce meurtre et les intentions douteuses de la romancière.
- et encore parallèlement, le lecteur suit l'histoire de ce meutre selon le point de vue de toute une floppée d'animaux australiens (oui oui) (un petit côté Qui a tué Glenn? de Leonie Swann ici avec des animaux qui parlent et tout le bazar).
Original donc et plutôt intéressant, d'autant plus que par-dessus tout ça, on a droit à une petite virée historique à travers la Tasmanie où se déroule cette histoire (très instructif culturellement parlant donc), sauf que l'auteure s'éparpille un peu trop en nous proposant maintes conjectures sur le déroulement et les motifs du meurtre, et qu'au bout d'un moment, ces élucubrations psychologiques deviennent lassantes, on a l'impression de faire du sur place dans l'histoire et personnellement, j'ai fini par m'y désintéresser presque totalement au bout d'un moment.
Je disais plus haut que la présentation de l'éditeur n'était pas mensongère et c'est vrai, dès les premières lignes en fait j'aurais dû me méfier (mais en fait je n'y avais pas fait très attention), ces mots "sous les apparences d'une histoire classique d'adultère et de vengeance" auraient dû sonner l'alarme chez moi, ce genre de thème n'est pas du tout ma tasse de thé, ce qui expliquerait aussi que dès les premières pages, j'ai été très peu disposée à bien accueillir ce récit et que je ne suis peut-être pas du coup très objective dans mon appréciation de ce roman (qui débute allègrement par une scène d'adultère comme ça ne m'intéresse pas d'en lire - et si ça ne faisait que débuter...).
A noter en revanche toutes les réflexions enfantines sur la vie et la mort, les rêves, la notion de l'au-delà, du bien et du mal, et sur plein d'autres thèmes encore, révélatrices de la psychologie des enfants et recueillies par notre personnage principal, qui est rappelons-le, institutrice. Ce sont des passages très touchants et amusants, particulièrement intéressants et qui expliquent également une des raisons d'être de ce roman.
Lu dans le cadre du défi
(DAL - 9 / reste 05 )
(PAL - 1 )