Découverte : de nouveaux neurones servant à "mettre à jour" nos souvenirs

Publié le 05 avril 2009 par Benjamin Tolman
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Paru le 2009-04-05 13:57:00 | 9 lectures

France - Pas facile de retrouver sa chambre d'étudiant lorsque l'on a quitté l'université il y a 10, 20 ou 30 ans. Mais une fois cette chambre retrouvée, on y retourne aisément le lendemain. En effet, en réactivant ce souvenir, il a été renforcé et mis à jour pour mieux se repérer. Pour cela, le cerveau sollicite de nouveaux neurones, nés une semaine avant la mémorisation de cette information. C'est ce que viennent de démontrer, sur des souris, des chercheurs du Centre de recherches sur la cognition animale.

"Vous entrez dans une pièce connue en pensant la connaître parfaitement. Vous vous rendez compte de nouveaux détails, votre mémoire de cet environnement, appelée mémoire spatiale, est alors mise à jour" explique Claire Rampon, chercheuse au CRCA (Centre de recherches sur la cognition animale). Cette mise à jour des souvenirs et le renforcement de ceux qui sont corrects se ferait notamment grâce aux neurones nouvellement formés lors de la première visite de la pièce en question.
Pour le démontrer, une équipe de chercheurs a marqué les neurones en formation dans des cerveaux de souris. Ces dernières ont été entraînées à nager dans une piscine où la seule possibilité de sortir de l'eau consistait à monter sur une plate-forme cachée sous la surface. Placés aléatoirement dans l'eau, les animaux apprennent, au fur et à mesure des essais, le chemin pour rejoindre cet abri. Un mois plus tard, les chercheurs les ont remis dans la même situation avant d'observer leur cerveau. C'est alors qu'ils ont pu constater l'implication des neurones marqués formés un mois auparavant dans la mise à jour et le renforcement du souvenir spatial.
Des études précédentes avaient mis en évidence la production continue de neurones dans l'hippocampe (le centre de la mémoire spatiale dans le cerveau) tout au long de la vie adulte des mammifères. Ces dernières observations permettent de préciser le rôle de ces nouveaux neurones dans les processus de mémoire.
Les auteurs de cette publication émettent l'hypothèse de l'existence d'un "étiquetage" des nouveaux neurones immatures présents dans l'hippocampe lors de l'apprentissage initial : un marquage qui permettrait, lorsque la situation se reproduit, de recruter précisément ces nouveaux neurones afin de mettre à jour l'information préalablement apprise.