... ou plus exactement, c'est quoi le Bonheur ? C'est ce que se demande Coccinelle...
Définir le Bonheur, le vrai, le grand, avec un B majuscule... cette notion si propre à chacun, si particulière : nous n'attendons pas tous les mêmes choses de la vie et nos Bonheurs ne sont pas
les mêmes, par conséquent.
Pourtant, si je cherche dans mes trente trois dernières années, je crois que le moment où j'ai été le plus heureuse a été les premiers mois qui ont suivi la naissance de ma fille. J'étais
comblée, épanouie, heureuse... Je nageais dans le Bonheur. Tout était merveilleux.
En tant que maman, j'étais comblée : je venais de donner naissance à la plus merveilleuse des petites filles après des années de galère pour tomber enceinte. Je découvrais ma fibre maternelle.
J'étais béate d'admiration devant ce petit bout de nous, ce petit être qui incarnait l'Amour. Je ne pouvais pas détacher mes yeux, mes mains de ce magnifique bébé.
En tant que femme, j'étais épanouie : il me semblait que la naissance de notre fille
avait encore plus soudé notre couple. Après avoir affronté tout un tas d'épreuves, très difficiles pour certaines, nous vivions enfin le Bonheur et la vie de couple dont nous avions toujours
rêvé.
Autour de moi, il y avait tout un tas de personnes qui partageaient ces bonheurs
multiples et nombreux avec nous.
Professionnellement, je venais d'obtenir ma mutation pour mon académie d'origine et
mon exil à l'autre bout du monde était officiellement terminé. J'étais une prof enchantée.
Bref, je baignais dans de l'Amour : amour de ma fille, amour de mon homme, amour de ma famille, amour de mes amis. Je crois que le Bonheur, pour moi, c'est l'Amour, sous toutes ses formes. Je
donnais beaucoup, je recevais énormément. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ressentais cette quiétude que je n'avais jamais ressentie auparavant et que je n'ai plus
éprouvée depuis cette époque. J'avais l'impression de vivre dans un monde parallèle où les problèmes n'existaient pas, où les mauvaises nouvelles avaient été éradiquées, où tout était parfait,
comme je l'avais toujours rêvé...
Mais...
Mais, ça n'a pas duré...
Aujourd'hui, je ne peux pas dire que je nage dans le Bonheur; mais je ne peux pas dire, non plus, que je suis malheureuse. Disons que j'ai tout un tas de bonheurs plus ou moins importants : le
plus grand reste indéniablement ma fille, qui me comble à un point que je n'aurais jamais imaginé. Et puis, à côté, il y a tous ces petits bonheurs quotidiens : un témoignage d'amour de ma fille, une surprise exquise, un coup de tête, un fou rire partagé,
une complicité, de l'Amitié, un compliment inattendu, un geste de tendresse, une chanson qui donne la pêche, une soirée imprévue, une bonne nouvelle...
Alors, oui, forcément, je regrette un peu cette période de Bonheur que j'ai connue dans les mois qui ont suivi la naissance de MiniBri. Mais, je me dis que j'ai la chance d'avoir connu une telle
période et d'avoir vécu ce qui correspondait à l'idée que je me faisais du Bonheur; tout le monde n'a malheureusement pas cette chance. Moi, je l'ai vécu.
J'ignore si, un jour, je pourrai dire à nouveau que j'ai goûté au Bonheur et que je vis quelque chose d'extraordinaire. Je ne sais pas si un jour, je baignerai encore dans tant d'Amour dans
tous les domaines, si je ressentirai encore un tel épanouissement, un tel accomplissement.
Je sais ce qu'est le bonheur; maintenant, je me demande "C'est quand le bonheur ?"...