Trop d’info tue l’info. Et pour tout dire, les contenus poussés par les blogs et autres réseaux sociaux à l’image de Twitter s’inscrive avant tout dans la logique du mimétisme rédactionnel. Nous y poussons les informations ou les analyses de ceux qui les ont déjà produites sans qu’on en connaisse toujours bien les motivations.
Du coup, sous l’effet conjugué d’un Web en exponentiation continue, ces informations concourent à ce que les moteurs ne nous permettent plus de trouver ce que nous cherchons. L’idée de pertinence aura fait florès. Certes, pour la partie institutionnelle du Web (le mort du Web), l’usage de métamoteurs tels que Ixquick sur des recherches à plusieurs mots fonctionne encore à peu près. Mais, pour combien de temps encore sachant que les entreprises sont désormais conscientes de la mort du site “corporate” ? L’ exemple de Skittles mérite d’ailleurs qu’on s’y attarde.
L’explosion de l’utilisation de la vidéo, y compris dans le champ du monde professionnel, pose la question de la concurrence dans les outils de recherche entre les contenus multimédia et le texte. Si la réponse de Yahoo semble être celle du choix délibéré du texte, Google semble avoir pleinement intégré la vidéo à son outil de recherche universelle. Mais, du fait du poids donné aux sites institutionnels, l’information des blogs, des forums, des réseaux sociaux (le vivant de l’internet) n’est que très rarement mise en avant alors que c’est très souvent la plus pertinente.
Du coup, les moteurs ont mis en place des outils de recherche spécifiques au vivant de l’Internet à l’image de ce qu’a développé Technorati : Google BlogSearch ou encore BlogLines (Ask). Etonnemment, Yahoo!, Live ou Exalead n’ont pas encore mis en place d’outils de recherche de ce type. Il y a encore ces portails d’actualité tels que Yahoo! Actualités ou Google News dont le contenu est étroitement lié à la notoriété. Or, pertinence et notoriété sont très loin d’être synonymes. Ces moteurs d’actualités ne fonctionnent que comme de simples agrégateurs de sites et de blogs à l’image de l’excellent portail Wikio.
Le vote dans la loi Création et Internet dite Hadopi du sur-référencement de l’offre légale en matière de musiques et de vidéos pose de très lourdes questions sur les risques de “manipulation” dans l’accès à l’information. Le fait que Google représente aujourd’hui plus de 90% des requêtes de recherche effectuées par les internautes français constitue un élément de fragilité sans précédent pour de nombreuses entreprises qui n’ont pas les moyens de sur-référencer leurs activités. En janvier de cette année, des rumeurs ont fait état d’une modification de l’algorithme de Google en faveur des marques. Les algorithmes ne sont jamais neutres : ils sont basés sur des choix humains. Or, nous n’avons aucune visibilité sur les “choix humains” de Google malgré des explications des uns et des autres qui relèvent davantage de l’utilisation du marc de café.