Vous me direz, non sans avoir tort, que du côté du bon vieux rock ce n’est pas tellement mieux. Entre un Pete Doherty qui livre une galette solo moins pire que ce que chacun pouvait imaginer, des U2 qui sont (définitivement ?) en délicatesse avec l’inspiration et même un Morrissey plutôt en panne, il y a également de quoi douter.
Je vais donc vous parler aujourd’hui de deux combos pour lesquels il ne serait probablement pas très prudent d’engager des paris sur l’avenir mais qui renouent avec une saine ( ?) énergie qui fait défaut la plupart du temps. Quelques mots donc sur des ricains parfois approximatifs qui se nomment Black Lips et Obits et qui distillent un rock de guingois, bourré d’emprunts parfois coupables mais qui affichent un tonus à mettre sur le carreau nombre de poids lourds qui écument stades et arénas pour le plus grand bonheur de « Live nation ».
Après presque une dizaine d’années à squatter l’underground, trois ou quatre albums passés inaperçus et deux petites douzaines de singles, les Black Lips bénéficient avec leur troisième LP intitulé « 200 million thousand » d’une côte d’amour et d’une visibilité étonnante pour un groupe du genre garage déjanté. Nos gonzes d’Atlanta, même si leurs vocaux vacillent et leurs guitares s’offrent parfois des libertés qui vont au-delà du tolérable, cognent et grognent une musique crassouille que l’on aime mais qui devrait définitivement les disqualifier pour un jour avoir les honneurs d’une programmation aux « Nuits de Fourvière ». Black Lips c’est tout à la fois une mauvaise digestion…