Barbara WERSBA
Albert est adolescent. Il vit avec ses parents dans une banlieue triste, est solitaire, sensible, traversé parfois d'idées suicidaires ; il collectionne les citations de grands auteurs et est à la recherche de réponses sur le sens de la vie, réponses que ne peuvent lui donner ses parents. Sa mère rêve d’Hollywood et d’appareils électroménagers, mais ne fait pas grand chose de ses journées à part se maquiller, faire quelques courses et se plaindre de sa vie et de son bon-à-rien de mari ; son père est courtier en assurances, à défaut de piloter des avions comme il le rêvait dans ses jeunes années.
Le temps semble ne pas s'écouler, l'avenir qui s'offre à Albert lui paraît bouché et morne, sans intérêt, jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Madame Woodfin, vieille voisine excentrique, qui s'avère être fort sympathique et intéressante : ancienne comédienne célèbre, férue de littérature, ayant voyagé, aimé, bref ayant eu une vie riche et passionnante, la vieille dame va tenter de donner à Albert le goût des choses, et surtout l'envie de vivre sa vie plutôt que de la subir.
L'amitié naît entre les deux, et chacun apporte à l'autre, qui sa présence et son attention, qui des leçons de confiance en soi et d'espoir. Ils ont des conversations passionnantes sur l'art, la littérature, l'écriture, la vie... Albert commence à avoir envie de vivre ses rêves, tout devient possible grâce à la force que lui insuffle la vieille comédienne. Il prend conscience que les possessions matérielles ne sont pas le moteur d'une vie réussie, et qu'avec rien, on peut avoir une vie riche et bien remplie. Il va aussi devoir faire la part des choses entre rêves, illusions et réalité.
J'ai trouvé la lecture de ce roman très agréable et intéressante, bien qu'à mon goût on s'attende un peu trop au dénouement. Je trouve de plus que les relations entre cette charmante vieille dame et le jeune garçon ne sont pas assez approfondies, elles restent un peu superficielles. Mais cette amitié improbable est attachante et l'on comprend très bien qu'Albert reprenne goût à la vie grâce à l'énergie de cette vieille femme vibrante de passion. A faire lire aux jeunes qui tournent en rond et ne cessent de regarder dans le jardin d'à coté -où bien sûr l'herbe est bien plus verte et fournie- pour qu'ils prennent conscience que la richesse de leur vie est principalement en eux...
Extraits :
"Si un homme marche à un autre pas que ses camarades, c’est peut-être qu’il entend le son d’un autre tambour. Laissons-le suivre la musique qu’il entend, quelle qu’en soit la cadence."
"Si ta vie quotidienne te semble pauvre, ne l'accuse pas, accuse-toi plutôt ; dis-toi que tu n'es pas assez poète pour en convoquer les richesses..." Rilke
Je remercie Lilly pour se livre voyageur. Beaucoup d'entre vous l'avaient lu avant moi : Leiloona est "restée de glace" et Cathulu n'a pas aimé du tout, mais Gawou a beaucoup aimé et elle reprend plusieurs citations d'Albert, Karine a mis deux coeurs, Gambadou a bien aimé également, de même que Lou et Clarabel. Ceux ou celles que j'ai oublié de citer, n'hésitez pas à vous manifester !